lundi 6 juin 2016

Austerlitz 10.5

Auteurs : Anne-Laure Béatrix & François-Xavier Dillard
Editions : Belfond (2016)
Nbre de pages : 269


Présentation de l'éditeur :
En 1810 la Seine avait atteint lors de la grande crue de Paris son niveau maximal : 8.62 mètres sur l'échelle hydrométrique du pont d'Austerlitz.
Aujourd'hui, la pluie tombe depuis trois jours dans la capitale. Les trois premiers jours les habitants de la grande ville ont râlé. Et puis, le soir du quatrième jour, l'alimentation électrique a été coupée. La plupart des arrondissements ont alors connu un black-out total faisant souffler un vent de panique sans précédent dans la population. Le métro a été fermé. L'ensemble du vaste réseau sous-terrain des transports publics s'étant retrouvé noyé par des hectolitres d'eau sombre et glacée. Lorsque les premiers immeubles se sont effondrés et que la grande vague de boue a déferlé sur la ville, une véritable hystérie collective s'est emparée des parisiens et les pires exactions ont été commises. Au nom de la survie... La peur, puis la violence ont déferlé sur la ville.
Paris est dévastée et la plupart des habitants, du moins ceux qui ont la chance d'avoir encore un toit, se terrent chez eux en attendant que cette pluie démentielle cesse enfin...
Sous le pont d'Austerlitz l'eau a atteint son record : 10.50.

Un an plus tard, on sait que Paris ne sera plus jamais la même. Pour François Mallarmé qui a tout perdu dans cette catastrophe, sa femme et son enfant, la vie n'est qu'un long cauchemar. Il continue tant bien que mal à faire son boulot de flic dans une ville où plus rien n'a de sens. Jusqu'au jour où une affaire de meurtres sordides le ramène à son cauchemar, au cœur même du Louvre, dans ce musée qui pour le monde entier était le symbole de ce qui fut la plus belle ville du monde, et où même la Joconde a disparu....
 
 
Mon avis :
 
Voilà près de dix jours que j'ai fini ce livre et depuis une bonne semaine j'essaie d'en faire la chronique. Et pourtant, je n'ai jamais réussi à me poser pour écrire ne serait-ce que quelques lignes, histoire de me lancer...
 
Il faut dire que lorsque la réalité rejoint la fiction (enfin presque !), cela ne donne pas trop envie de parler d'un bouquin qui est avant tout un roman très sombre après une catastrophe cataclysmique.
 
En effet, point besoin de pour refaire un résumé vu que la présentation de l'éditeur est parfaitement explicite pour vous mettre un peu l'eau à la bouche... Quoi que...
 
Il faut avant tout savoir que Austerlitz 10.5 ne sera pas un roman sur les inondations elles-mêmes. C'est à dire comment les gens se préparent à ce phénomène, ce que le gouvernement met en pratique pour tenter de sauver les habitants et les trésors qui se trouvent dans les différents musées...
 
Et c'est déjà là où le roman m'a un peu perturbée parce que l'histoire des inondations proprement dite ne tient que sur une vingtaine de pages ! Et c'est tout...
 
Enfin, c'est tout et heureusement parce que les auteurs n'y vont pas par le dos de la cuillère et je peux vous assurer que ce petit nombre de pages est suffisamment oppressant de telle sorte que je me demandais si j'allais survivre à cette mise en apnée que cela me demandait pour pouvoir supporter ce que je lisais...
 
Pour la suite, nous allons vivre des moments ô combien difficiles et sombres à un point tel que je ne l'avais pas du tout imaginer, même en ayant lu le résumé.
 
Suite à ces inondations, bien sûr, les plus grands trésors se sont "perdus", le gouvernement a été obligé d'être décentralisé dans la région parisienne et les habitants, eux, survivent comme ils peuvent.
 
On suit divers protagonistes que l'on apprend à connaître au fur et à mesure que l'on progresse et si la lecture est quand même prenante et donne envie d'en savoir toujours plus, de voir comment ces gens font pour vivre dans cette société "post-apocalyptique", il n'en demeure pas moins que cette pression est nerveusement usante. Du coup, ma lecture ne s'est pas faite d'une traite.
 
Jamais ô grand jamais je n'aurais imaginé vivre une telle lecture avec un si "petit" roman !
 
Au départ, je me disais "ouais ben moins de 300 pages, c'est dans la poche. D'ici demain il sera lu !" Je me suis plantée en beauté puisqu'il m'a fallu la semaine pour en venir à bout tant la tension monte crescendo.
 
Et puis, il y a ce jeu des politiques, bien sûr, dont on comprend que les uns et les autres cherchent le bénéfice dans l'illégal...
 
L'ensemble fait un roman qui peut déranger voire même ne pas accrocher tant on s'attend à quelque chose de très différent quand on se lance dedans mais malgré ce je n'ai pas du tout regretté mon choix de lecture et si c'était à refaire, je le referai bien volontiers.
 
Quoi qu'il en soit, Austerlitz 10.5 sera une lecture que je n'oublierai pas. D'abord parce qu'elle n'était pas celle que j'attendais au départ mais aussi et surtout parce que les circonstances ont fait que réalité et fiction se sont rejointes au moment de ma lecture. Et ça, ce sera impossible de l'effacer.
 


1 commentaire:

  1. Là c'est sur tu ne pouvais pas faire mieux au niveau actualité. Je suis très intriguée, je le note. Merci pour cette découverte.

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