jeudi 13 septembre 2012

Le mal d'aimer

Auteur : Drusilla Campbell
Editions : Belfond (2012)
Nbre de pages : 343

Présentation de l'éditeur :
Le jour où Simone a épousé Johnny Duran, riche entrepreneur texan, Roxanne pensait sincèrement que tout irait bien. Que cette petite sœur fragile qu’elle avait toujours surprotégée se sentirait enfin en sécurité. Que les traces de leur jeunesse difficile, entre un père absent et une mère caractérielle, s’estomperaient doucement. Et qu’elle-même, Roxanne, pourrait enfin commencer à vivre sa vie.

Mais les blessures de l’enfance ne cicatrisent pas si facilement. Instable, épuisée par quatre grossesses, pressée par son mari de lui donner un fils, Simone perd pied. Jusqu’à en arriver au pire…

Une fois de plus, Roxanne va devoir voler au secours de sa petite sœur. Mais arrivera-t-elle à temps pour sauver Simone et ses filles ?

Mon avis :

Lorsque j'ai trouvé ce titre dans ma BAL et surtout lorsque j'ai lu le résumé et l'encart "Quand une mère en arrive au pire...", je me suis dit qu'il n'arrivait pas au bon moment et que j'aurais du mal à le lire. Pourtant, même s'il m'a fallu un peu de temps pour y trouver de l'intérêt, j'ai fini par bien accrocher et le lire relativement vite.

1) L'histoire :

Le début part directement sur le procès ouvert à l'encontre de Simone dont les chefs d'accusation ne sont pas clairement indiqués. La seule chose que l'on sache c'est qu'elle a attenté à la vie de ses enfants.

Le premier chapitre ne fait que quelques pages et son but est bien de rendre le lecteur interrogateur sur ce qui a pu pousser cette mère de famille à commettre l'irréparable.

On se dit alors que l'on va plonger dans le passé de la famille entière pour comprendre la personnalité de Simone mais aussi de son entourage.

Mis à part le second chapitre qui se déroule bien 30 ans en arrière, soit en 1977, je me suis ensuite aperçue que l'auteur mettait en avant l'enfance de Roxanne, la soeur aîné de Simone, à travers ses propres souvenirs. C'est vraiment à travers elle que le lecteur perçoit ce qui est arrivé dans cette famille. Et j'avoue que, d'une certaine façon, cela m'a déconcertée. J'aurais vraiment aimé avoir une narration chronologique : un retour dans le passé dès le départ et suivre petit à petit les années qui passent et voir grandir Roxanne puis Simone.

Par la façon dont Drusilla Campbell a dressé son histoire, il ne me fallait rien oublier des chapitres précédents et les informations ne sont données qu'au compte-goutte. C'est en quelque sorte un bien pour un mal car on ne comprend la personnalité de Simone qu'à la fin du livre mais jusque là le lecteur a du mal à lui trouver des circonstances atténuantes sur l'acte commis.

Même si j'ai ressenti un pincement au coeur pour ces deux soeurs, je n'arrivais pas à trouver l'excuse valable sur ce qu'elle a donc fait. Je ne suis pas non plus arrivée à aimer ce personnage ni véritablement celui de Roxanne bien que plus stable dans sa vie de femme mariée. Cette dernière, en fait, m'a plus exaspérée par son comportement qu'autre chose.

J'ai vraiment lu cet ouvrage sans réellement m'y investir à fond. J'étais curieuse de connaître le geste de trop qui allait déclencher le procès mais c'est tout.

2) Les personnages :

On les découvre tout au long de l'ouvrage. Il y a bien sûr les deux soeurs, Simone et Roxanne, mais également la mère de ses dernières, les maris de Simone et Roxanne (qui mettront d'une certaine façon, une pierre à l'édifice), et enfin une petite fille qui m'a particulièrement touchée, Merell qui n'est autre que la fille aînée de Simone. C'est par elle que tout va commencer.

On se rendra compte de ce que la dépendance des deux soeurs entraîne au sein de leurs couples.

Si cette relation fraternelle est touchante, on perçoit aussi sa fragilité sur le long terme.

L'épanouissement personnel passe aussi par une indépendance individuelle vis-à-vis de ses proches. Comment s'épanouir lorsque l'on a toujours quelqu'un pour nous secourir ? Comment vivre sa propre vie alors que l'on a toujours été habitué à avoir une main secourable à toute heure du jour et de la nuit ?

Pour Roxanne et Simone, cette indépendance n'existe pas. Ni l'une ni l'autre ne peuvent vivre éloignées l'une de l'autre. D'une enfance difficile voire même tragique, à cause d'une mère très particulière, leur vie d'adulte est bousculée, modifiée par rapport à ce qu'elle devrait être.

C'est finalement exaspérant de voir comment vivent ces deux soeurs, les messages d'alerte que lancent les maris (pas toujours dans le bon sens...) mais surtout ceux donnés par Merell.

Cette dernière, âgée seulement de 9 ans, se rend compte de ce qui se passe avec sa mère. Sa relation avec elle n'est pas exemplaire et elle cherche à l'aider tout en voulant la protéger. Elle a des réactions d'adulte, très matures pour son âge. Elle est vraiment touchante. Je l'ai adorée.


3) Le style :

Alors que je pensais trouver un style alanguissant, très proche du tragique, du pathos pour que le lecteur devienne empathique avec les personnages, voilà que j'ai trouvé un style fluide, simple et plutôt léger. Le tragique n'a pas sa place ici.

L'auteur va juste démontrer comment le passé peut briser la vie d'un adulte parce que son enfance a été perturbée par bien des faits ou des non faits...

Grâce à cette écriture, sans fioritures, j'ai pu lire facilement et sans angoisse ce livre en seulement 2 jours.

C'est d'ailleurs un auteur que je continuerai de lire avec plaisir et même si comme moi vous avez l'appréhension de ce genre de récit, je vous rassurerai en vous disant qu'il n'y a rien de pathétique dedans.

N'hésitez pas à découvrir Drusilla Campbell qui signe avec Le mal d'aimer son premier roman et qui est, finalement, une belle découverte pour moi.

1 commentaire:

  1. Je ne connaissais pas du tout et tu me tente beaucoup avec ta très belle chronique. =)

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