mercredi 30 mai 2012

Hantée : Les ombres de la ville (T1)

Auteur : Maureen Johnson
Editions : Michel Lafon Jeunesse (2012)
Nbre de pages : 432

Présentation de l'éditeur :
À Londres, un assassin hante les rues, réveillant la légende de Jack l'Éventreur. Malgré l'omniprésence des caméras, le tueur est indétectable.
Aurora, arrivée depuis peu sur son campus, se rend compte qu elle est la seule capable d'apercevoir son ombre.
Accompagnée d'un mystérieux jeune homme, elle plonge au plus profond des brumes de la cité pour arrêter le meurtrier avant qu'il ne récidive. À moins que son don ne fasse d'elle la prochaine victime...

Mon avis :

Voilà encore une découverte jeunesse à ne pas manquer et je remercie pour cela le forum Livraddict et les Editions Michel Lafon qui, dans le cadre d'un partenariat, m'ont permis de le lire.

Malgré quelques petits bémols par-ci par-là, je dois bien avouer que la lecture de cet ouvrage m'a plu et qu'il me tarde de découvrir le tome 2 car la fin est tout simplement intenable.

Mais voyons cela un peu plus en détail.

Concernant l'histoire, j'ai trouvé que le début ressemblait sur pas mal de points au premier tome de Dark Elite que j'ai lu il y a quelques semaines : une jeune fille de 16 ans que l'on envoie dans un lycée loin de chez elle, des parents qui partent de leur côté et des mystères qui entourent cette adolescente.

Du coup, je me suis demandée dès le début si les parents n'allaient pas aussi cacher des secrets que leur fille ne connaîtrait pas. Pour l'instant, il n'en est rien et j'espère que cela va rester ainsi...

Ce côté de déjà-vu m'a un peu dérangée et je me suis dit de prime abord que l'auteur aurait pu trouver mieux comme mise en place de l'intrigue.

Mais, et là c'est un point fort intéressant, Maureen Johnson, au lieu de baser son histoire sur des vampires, loups-garous ou êtres avec de supers pouvoirs, va nous balader dans Londres où les fantômes sont bien présents.

C'est grâce à la capacité d'Aurora (surnommée Rory) que l'on va se rendre compte de tout ce qu'il se passe dans la capitale anglaise et je dois bien avouer que je me suis laissée entraîner dans ce jeu de cache-cache avec délectation.

De plus, la légende de Jack l'Eventreur ne fait qu'attiser l'intérêt du lecteur. Sans spolier l'ouvrage, j'ai été encore une fois agréablement surprise par les explications que l'auteur a insérées dans le livre concernant ce fameux meurtrier. Je n'ai jamais vraiment fait de cherches le concernant et j'avoue qu'ici cela m'a permis d'en savoir un peu plus sur ce personnage.

En somme, même si elle est simple, l'histoire est intéressante à lire et à suivre et l'on ne s'ennuie pas un instant. C'est une très bonne lecture-détente qui fait du bien.

S'ajoute à cela des personnages qui sont intéressants à découvrir.

La principale bien entendu est Rory. C'est le personnage-clé de l'intrigue. On sait dès le début qu'elle a la capacité de voir des fantômes mais elle ne le découvre que petit à petit et par rapport à des anecdotes. Elle met donc un certain temps avant d'être sûre de ce qui lui arrive. J'avoue que là j'ai trouvé un peu le temps long. D'autant qu'elle n'est pas la seule dans ce cas. La rencontre qui va se faire et les explications qui lui seront données font un peu traîner l'histoire mais je me suis dit que c'était un premier tome, qu'il fallait tout placer pour que la suite soit au top.

Du coup, il n'y a pas vraiment d'action et c'est ce qu'il m'a manqué pour que la lecture soit vraiment parfaite. J'attendais des combats, un peu plus de sang, de stress, de frayeur même. Je n'ai pas été servie ici mais la fin du tome m'a laissée perplexe et avec tout un tas de questions.

Il me tarde aujourd'hui de pouvoir lire la suite et d'en savoir un peu plus sur les compagnons de route de Rory (Jazza, sa colocataire au lycée, Jérôme son "petit-ami", Boo, Stephen, Callum).

Le style, quant à lui, est fluide et facile. La lecture coule d'elle-même et il est même difficile de lâcher le livre pour faire autre chose. Il y a des moments de tendresse, un peu de stress, de l'humour. Bref, tout ce qu'un adolescent aime dans ce genre d'ouvrage. Pour ma part, j'ai beau être adulte, je me suis régalée et je suis conquise par ce début de série même si certains petits détails m'ont un peu dérangés.

Cela dit, cela ne m'empêchera pas de poursuivre ma découverte parce que Rory et Cie sont vraiment très attachants et on a du mal, finalement, à les laisser.

En bref, n'hésitez pas à le lire à votre tour si ce n'est pas encore fait.

mardi 29 mai 2012

Le Vicomte de Bragelonne (T3)

Auteur : Alexandre Dumas
Editions : Feedbooks
Nbre de pages : 468
En téléchargement gratuit : ici


Présentation de l'éditeur :
La fin de la trilogie des Mousquetaires, consacrée au début du règne de Louis XIV, qui voit Colbert combattre Fouquet, Aramis, devenu général des Jésuites, comploter, et d'Artagnan devenir maréchal de France, puis succomber.

Mon avis :

3ème volet pour le Vicomte de Bragelonne et si jusque là j'avais été enthousiaste par mes lectures des tomes 1 et 2, sur cet opus là, rien ne va plus.

Je me suis ennuyée; j'ai eu du mal à m'intéresser à cet ouvrage tout simplement parce que tout se focalise sur les intrigues amoureuses de Louis XIV et de Louise, la fiancée de notre cher Vicomte.

Il y a encore moins d'action ici que dans les livres précédents.

J'ai trouvé que tout était trop long : les chapitres, les dialogues, les descriptions sur les états d'esprit des uns et des autres.

Je n'ai trouvé aucun intérêt à lire 486 pages se rapportant exclusivement aux amourettes du Roi Soleil.

Le livre aurait été coupé de moitié que cela aurait largement suffit et on serait passé à autre chose.

De plus, Raoul n'apparaît qu'aux 100 dernières pages. Pour quelqu'un dont le titre se rapporte à lui, je trouve que Dumas le place vraiment au second plan. Je me demande vraiment pourquoi la fin de cette trilogie des mousquetaires porte ce nom là.

De plus, et c'est là une première, le style de Dumas m'a exaspérée. Je n'ai pas supporté cette écriture pompeuse alors que jusque là cela ne me dérangeait pas du tout.

En bref, ma lecture a été chaotique voire même très difficile. Après une pause d'une semaine, je n'étais pas sûre de le terminer mais je me suis motivée pour y parvenir.

Même si c'est aujourd'hui chose faite, je dois tout de même avouer que ce fût d'une façon abrégée en sautant des passages entiers qui n'apportaient vraiment rien de plus à l'histoire.

Je suis très déçue par ma lecture et la façon d'en être arrivée au bout. Mais à un moment donné, je me suis dit qu'il fallait que je prenne le taureau par les cornes pour avancer. Ramer sans avancer, ce n'est pas vraiment mon dada.

A voir donc si je lirai le tome 4 de ce Vicomte qui clôture cette saga et qui m'a bien malmenée cette fois-ci. Le saligot !

Allons voir ce que A Girl From Earth et Calliope en ont pensé elles aussi.


lundi 28 mai 2012

Le diable sur les épaules

Auteur : Christian Carayon
Editions : Les Nouveaux Auteurs (2012)
Nbre de pages : 510

Présentation de l'éditeur :
Une disparition non élucidée, une série de meurtres étranges dans une ambiance lourde de silences : un véritable mix entre Simenon et Hitchcock ! Au cours de l'année 1924, un village isolé des montagnes tarnaises et menacé d'extinction est le théâtre de plusieurs assassinats atroces. Déjà les langues se délient et certaines superstitions ressortent... Malgré tout, la jeune institutrice Camille refuse de céder à ces croyances d'un autre âge et appelle à la rescousse son ami d'enfance. Cet ancien criminologue, connu pour ses enquêtes autour du paranormal et qui ne voit dans ces morts suspectes que des crimes perpétrés par la main de l'homme, va mener l'enquête à sa façon... mais l'assassin l'a positionné sur son échiquier diabolique. Tout n'est désormais que tactique et manipulation.

Mon avis :

Encore une fois, les Editions Les Nouveaux Auteurs ont frappé fort avec ce tout premier roman de Christian Carayon que j'ai littéralement dévoré en à peine 2 jours.

Nous allons passer du temps dans un petit village du Tarn, La Vitarelle-sur-Théron, où des meurtres vont  avoir lieu alors que tous les habitants se connaissent et que jusque là rien ne gênait la pérennité des lieux. C'est d'une certaine façon un huis-clos que nous offre l'auteur.

Avec une écriture tout simplement sublime, Christian Carayon mène une enquête à travers le personnage de Martial de la Boissière, jeune homme de la trentaine, ayant suivi des cours en criminologie sans que cela soit devenu son emploi et faisant partie du Cercle Cardan. Les membres de ce Cercle ne sont pas des professionnels mais aident les policiers à résoudre certaines affaires dans lesquelles ils s'enlisent.

Martial va donc arriver dans ce petit village tarnais et retrouver sa meilleure amie d'enfance, Camille. Il est là pour résoudre ces mystérieux meurtres et démontrer qu'il n'y a rien de superstitieux dans ces affaires.

Tout m'a plu dans ce livre : écriture, situation des lieux, relations des personnages entre eux.

Christian Carayon a su me rendre totalement accro à son ouvrage dès le prologue.

Il a une façon de raconter et de mener l'enquête qui fait penser à ces ouvrages de début du XXème siècle. Il n'y a pas de longueur. Tout est calculé, réfléchi. C'est paisible et en même temps la tension est palpable. On se promène à travers ce village et on apprend à connaître chacun de ces habitants en même que Martial. On devient à part entière un enquêteur nous aussi.

On découvre par exemple le Pas-du-Diable qui ne laisse pas indifférent quand on connaît la légende qui l'entoure :
C'était une pente escarpée qui venait mourir sur les bords d'un ravin creusé par la rivière encore naissante. Cette pente était plantée par des dizaines de gros rochers de granit qui dessinaient des formes extraordinaires. (...) On craignait cet endroit de tout temps. D'abord parce qu'il était dangereux de s'y aventurer. Mais surtout parce qu'on disait l'endroit hanté par de mauvais esprits. (...) C'était le lieu des âmes perdues, des mauvais défunts. (...) Tout le monde évitait cet endroit autant que possible. (p. 40)

Le plus extraordinaire dans cet ouvrage, mis à part que l'auteur joue avec la superstition et la réalité, c'est qu'il a totalement imaginé ces lieux. Le village de La Vitarelle n'existe pas alors qu'en lisant le livre et au détours de ces petites rues, c'est comme si nous y étions.

Il m'a bluffée totalement de ce côté là.

Ce livre n'est pas truffé de pages sanglantes ni de gros stress mais il n'en demeure pas moins intéressant à découvrir. Le lecteur évolue en même temps que Martial et la poursuite de la lecture n'a d'autre but que de comprendre ce qui se trame dans ce village pas si tranquille que ça, où tout le monde se connaît et où le passé cache bien des choses.

En bref, un ouvrage que je vous recommande fortement si vous aimez ce genre. Vous ne devriez pas être déçus.

vendredi 25 mai 2012

Le théorème des Katherine

Auteur : John Green
Editions : Nathan (2012)
Nbre de pages : 283

Présentation de l'éditeur :
Dix-neuf fois Colin est tombé amoureux. Dix-neuf fois la fille s'appelait Katherine. Pas Katie, ni Kat, ni Kittie, ni Cathy, et surtout pas Catherine, mais Katherine. Et dix-neuf fois, il s'est fait larguer.

Mon avis :

J'ai lu l'ouvrage de John Green en à peine 2 jours. Malgré une bonne présentation de l'éditeur et un début de lecture intéressant, au fur et à mesure que je progressais dans le livre, mon intérêt s'est émoussé et j'ai trouvé certains passages beaucoup trop longs à mon goût.

On suit Colin, âgé de 17 ans et venant d'avoir son bac, alors qu'il vient d'être largué pour la dix-neuvième fois par une Katherine. Il est totalement effondré et broie du noir à longueur de journée. Il n'a envie de voir personne sauf que son ami Hassan est bien décidé à lui rendre le moral. Pour ce faire, il ne voit qu'une solution : "une virée en bagnole".

C'est à travers ce voyage jusqu'au Tennessee que l'on va découvrir Colin mais aussi Hassan et comment ils se perçoivent eux-mêmes.

L'un se fait larguer sans arrêt par des Katherine (parce qu'il est persuadé qu'il doit faire sa vie avec une fille qui portera ce prénom là et avec cette écriture là) et l'autre n'a jamais embrassé de fille de sa vie. En bref, leur existence n'est pas facile.

Avec une écriture totalement décalée et un humour plutôt cynique, John Green aborde le problème de l'adolescence et des difficultés que ces jeunes rencontrent : le désir de plaire, de rencontrer quelqu'un qui les verra d'un oeil différent des autres...

Le fameux théorème que Colin souhaite trouver m'a finalement déroutée voire même paumée.

Je pensais que l'auteur raconterait les différentes rencontres que Colin avait fait avec ses fameuses Katherine et qu'il en tirerait des conclusions qui lui permettraient d'établir son théorème. Or, ce n'est pas le cas du tout.

Colin établit son théorème en fonction de certains critères mais à aucun moment il ne nous présente ses anciennes petites-amies. Seules Katherine 1 et Katherine 19 font vraiment partie de la narration. On comprend à la fin pourquoi mais j'aurais aussi aimé découvrir les autres.

J'avoue aussi que lors de ses explications pour établir son théorème, j'ai été très mal menée au fur et à mesure que j'avançais. J'ai fini par totalement perdre pied et ne plus rien comprendre. Je trouvais que c'était très long et j'ai vraiment décroché sur ces parties là.

Par contre, les questionnements de Colin et l'aide de son ami Hassan pour trouver des solutions à ses problèmes m'ont beaucoup plu. Au final, c'est un jeune qui se cherche et qui, bien sûr, finit par se trouver.

Je pense qu'il aurait été beaucoup plus simple et judicieux de partir dans un autre genre d'histoire que celui du fameux théorème pour ne pas perdre le lecteur. D'ailleurs, je ne conseille pas cet ouvrage à des jeunes trop jeunes justement.

Il y a aussi des notes en bas de pages pour expliquer certains termes ou situations mais si j'ai adhéré à ces notes en début de lecture, j'ai vite arrêté de les lire au bout d'un moment. Un peu d'humour fait du bien mais quand c'est trop, c'est trop. Cela alourdissait encore plus le livre et mis à part pour certains termes arabes que je souhaitais comprendre, les notes, au final, ne m'ont servi à rien.

En somme, c'est une lecture facile, abordable si l'on n'est pas trop jeune (je le conseillerai aux environs de 14 ans) mais qui pour ma part ne m'a pas convaincue.

mercredi 23 mai 2012

Filles de Lune : Naïla de Brume (T1)

Auteur : Elisabeth Tremblay
Editions : Mortagne Fantasy (2010)
Nbre de pages : 430

Présentation de l'éditeur :
A vingt-cinq ans, encore sous le choc d'un double deuil, Naïla entreprend avec sa tante, la rénovation de la maison familiale, dans ce petit village au bord du fleuve qui lui rappelle tant de merveilleux souvenirs. Mais ce qu'elle imagine comme un moment de quiétude va se transformer en découvertes troublantes qui la feront douter de ses origines, de ses croyances, de ses convictions, et même de sa santé mentale. A qui sont ces livres traitant de sorcellerie et de mondes parallèles ? Qui est cette femme qui se prétend son aïeule ? Quelle est donc cette langue mystérieuse qu'elle est seule à pouvoir déchiffrer ? Et qui est-elle réellement : Naïla Langevin, simple humaine, ou Naïla de Brume, héritière de la lignée maudite ?
 
Mon avis :
 
Cela faisait un petit moment que l'on m'avait prêté cet ouvrage et j'étais à la fois impatience et angoissée de découvrir cette série.
 
Ma fille Clairdelune avait tenté, il y a 2 ans environ, de lire ce premier opus sans y arriver. Elle avait abandonné au bout de 70 pages parce qu'elle trouvait que l'histoire était vraiment très longue à se mettre en place et elle n'avait pas du tout accroché.
 
Après lecture, j'avoue que la longueur mise par l'auteur à lancer l'action est bien réelle. Malgré tout, et dès les premières pages, j'ai été totalement happée par la vie de Naïla.
 
Je l'ai découverte dans sa petite bourgade du Québec, avec sa tante Hilda, et j'ai appris à l'aimer et me sentir très proche d'elle.
 
Ce qu'elle a vécu dans notre monde (que ceux de la Terre des Anciens appellent le monde de Brume) est bouleversant. A 25 ans, on rêve d'une vie bien différente de ce qu'elle a vécu en peu de temps. L'arrivée dans le manoir de sa "tante" puis les découvertes qu'elle va faire sur son passé va lui permettre de franchir un cap décisif dans sa vie. J'ai vraiment beaucoup aimé suivre son évolution même si j'avoue que devoir lire 200 pages avant qu'elle prenne sa décision de partir ou non, ça fait un peu long.

Malgré tout, je ne regrette absolument pas ma patience parce que son voyage sur la Terre des Anciens est tout simplement incroyable. D'une période contemporaine, on entre au Moyen-Age avec tout ce que cela comporte.

Naïla fera des rencontres surprenantes, hostiles ou amicales mais elle devra d'abord compter sur sa seule capacité de réflexion pour savoir si elle peut avoir confiance ou pas.

C'est à travers elle que l'on perçoit l'environnement et que l'on apprend ce qu'il en est du passé des Filles de Lune : qui elles sont, quels sont leurs objectifs et pourquoi.

Bien sûr, ce premier tome n'est que la base de tout le reste. Il y a encore beaucoup de choses que l'on ne découvre pas ici mais j'avoue n'avoir jamais été exaspérée par ma lecture. J'ai toujours lu avec avidité cet opus dès que je l'avais en main.

En apprenant certaines prophéties et légendes, j'ai eu peur pour cette jeune femme qui est entrée dans un monde lui étant totalement inconnu. Elle ne sait toujours rien des pouvoirs qu'elle possède et il me tarde vraiment de poursuivre ma lecture avec le tome suivant, La montagne aux sacrifices.

C'est la première fois que je lis Elisabeth Tremblay et je dois bien avouer que j'ai été conquise par son style. Il est plutôt simple mais la façon dont elle nous fait percevoir les sentiments de la jeune femme vis-à-vis de tout ce qui l'entoure est extrêmement bien rendu.

Les descriptions ne sont pas lourdes mais quand même suffisantes pour se faire une idée précise de là où elle se trouve et des êtres qui composent ce monde nouveau pour Naïla.

Les chapitres ne sont pas trop longs même si certains font une bonne vingtaine de pages. Cela permet un avancement rapide de la lecture et la fin de chacun d'eux donne envie d'enchaîner avec le suivant.

Il est très difficile de ne pas poursuivre. On a irrémédiablement envie de savoir ce qu'il va se passer pour Naïla mais aussi pour ceux qui soutiennent les Filles de Lune pour ce qu'elles peuvent apporter à la Terre des Anciens.

En bref, et même si ce n'est pas un coup de coeur en raison de la mise en place un peu longue mais nécessaire malgré tout de l'histoire de Naïla, c'est une excellente découverte que je compte bien continuer sous peu et je vous le recommande.

mardi 22 mai 2012

Téméraire : le trésor des incas (T7)

Auteur : Naomi Novik
Editions : Le Pré aux Clercs (2012)
Nbre de pages : 359

Présentation de l'éditeur :
Le capitaine Will Laurence et son dragon de combat Téméraire reprennent du service contre les attaques des forces napoléoniennes, mais aussi contre les soldats et les politiciens britanniques qui les suspectent toujours de déloyauté - si ce n'est de pure et simple trahison. Pour Laurence et Téméraire, qui ont été mis à l'écart en Australie, la participation 'a la guerre semble compromise, juste au moment où l'on aurait le plus besoin d'eux ! En effet, nouvellement alliés au puissant empire africain du Tswana, les Français ont occupé l'Espagne et semé la révolution et la dévastation au Brésil, mettant en péril le dernier espoir des Britanniques de vaincre Napoléon. C'est alors que le gouvernement britannique envoie un émissaire recruter Laurence et Téméraire afin de négocier avec les furieux Tswana. Ils embarquent pour le Brésil, où ils vont être confrontés à une succession de terribles catastrophes. Les dragons et leurs amis sont contraints à un atterrissage inopiné sur le territoire hostile de l'Empire inca, où les attendent de nouveaux dangers... Un éblouissant mariage de fantasy épique, d'histoire et d'aventures trépidantes.

Mon avis :

Lu en deux jours, j'ai terminé cet ouvrage ce matin et j'avoue que même si ma lecture s'est faite rapidement, je ne peux pas dire que j'ai été totalement emportée par l'histoire que Naomi Novic place dans cet opus.

Tout d'abord, il faut savoir que je n'ai lu que cet ouvrage là de la série "Téméraire". Même s'il est effectivement possible de le lire sans avoir forcément lu les livres précédents, il n'en demeure pas moins que sur pas mal de points j'ai été perdues : les rapports qui existaient entre les hommes et leurs dragons, puis les dragons entre eux et les hommes entre eux, notamment.

Je suis très maniaque quand à la lecture d'une série. J'avoue que ce n'est pas la première fois que je lis un ouvrage d'une série sans avoir forcément lu les titres précédents mais ici cela m'a vraiment manqué, surtout au début où l'auteur fait des références à des contextes antérieurs à narration qu'elle fait ici.

Du coup, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire et j'ai dû m'adapter avec le peu que j'arrivais à comprendre par rapport aux informations qui étaient données.

Pour ce qui est de l'histoire, on entre ici dans de la fantasy facile où les personnages sont autant humains qu'animalier. Les dragons ont une place tout aussi importante que les hommes et j'avoue que cela m'a beaucoup amuser de les découvrir.

Chaque dragon a une particularité qui lui est propre et est attitré à un capitaine. Téméraire a pour "maître", le capitaine Laurence. Ce sont eux les principaux héros de cette série et j'ai pu les découvrir (un peu) grâce à cet ouvrage.

Ils forment un duo parfait et j'ai aimé les suivre dans leur nouvelle aventure mais il m'a manqué le principal : comment se sont-ils rencontrés et comment ont débuté leur relation ?

Lorsque j'évoque que les dragons sont des personnages à part entière, je tiens à préciser qu'ils le sont parce qu'ils ont la faculté de parler et de réfléchir. D'ailleurs, certains d'entre eux portent même des noms qu'un humain pourrait avoir et si cela peut paraître étonnant et intéressant, j'ai été aussi déroutée par moment lorsque je pensais avoir affaire à un humain alors qu'il s'agissait d'un dragon. J'avoue avoir eu du mal à faire cette distinction.

Là où je suis un peu déçue concerne l'histoire en ce qu'elle ne porte pas du tout sur "le trésor des incas" comme l'indique le titre. Ou alors je n'ai pas tout compris au livre.

En effet, là où je pensais que Laurence et Téméraire devraient trouver un véritable trésor en rencontrant des incas, je me suis laissée embarquer dans une aventure certes intéressante puisque l'on voyage beaucoup et que l'on se rend compte des difficultés de vivre dans des territoires hostiles,  mais où finalement il n'est pas vraiment question de chasse au trésor.

Napoléon, l'ennemi de Laurence et Téméraire, souhaite conquérir un maximum de territoires et dans cet opus il souhaite tout simplement s'allier au Sapa Inca pour récupérer le Brésil, soumis par les portugais (alliés des anglais et donc de Laurence).

Nous entrons donc dans la période de conquête mais pas dans le sens où je pensais que l'auteur m'emporterait.

Cela n'enlève en rien la jolie découverte livresque que j'ai faite avec ce tome et j'avoue que je l'aurais peut-être plus apprécié si j'avais lu auparavant les 6 premiers ouvrages.

Le style est agréable, fluide et les dialogues sans aucune difficulté. Je les ai même trouvés un peu trop simples par moment, surtout lorsqu'il s'agissait des dragons. Malgré tout, cela se lit vite et facilement et si j'arrive à me procurer les autres titres de la série et à bien tout remettre à sa place avant que la suite ne sorte, je pense bien poursuivre cette série.

C'est un avis en demi-teinte que je fais là mais je pense que cela vient bien davantage d'un manque d'informations puisque j'ai pris cette série dans sa lancée alors qu'elle aurait mérité que je lise les autres tomes avant pour bien m'imprégner de l'histoire et de la continuité des relations des personnages entre eux.

Pour ceux qui connaissent déjà la série, n'hésitez pas à lire ce nouvel opus qui vous embarquera en Amérique du Sud. Et pour ceux qui ne l'ont pas encore commencée, je privilégie une lecture depuis le début pour ne rien perdre sur la rencontre des personnages entre eux et de l'évolution de leur relation.

lundi 21 mai 2012

Collections jeunesse Nathan (6-7 ans)

Aujourd'hui, je vais vous présenter quelques ouvrages destinés pour nos petits lecteurs débutants. C'est grâce à un joli colis surprise pour mon fils, Kylian, de la part de Samia des Editions Nathan que nous avons pu les découvrir.

La première collection s'appelle "premières lectures". Elle est destinée à des enfants entrant au CP et débutant dans la lecture. Les ouvrages sont présentés de telle sorte que le livre, une fois que l'enfant commence à apprendre à lire, peut être lu à deux voix.

En effet, il y a un texte à lire par l'adulte (ou l'enfant lorsqu'il maîtrisera parfaitement la lecture) et des bulles de couleur qui sont destinées à être lues par l'enfant lui-même de telle sorte que la lecture prend une dimension plus intéressante puisque l'enfant ne reste pas passif pendant que l'adulte lui raconte l'histoire.

Voilà ce que ça donne pour vous faire une idée précise de l'ouvrage : 

"J'ai trop mangé" de Agnès de Lestrade & Sylvie Bessard

"Kikekoa et Ornicar : à quoi on joue ?" de Arnaud Alméras & Zelda Zonk

Mon fils a beaucoup aimé ces deux histoires, courtes mais très claires, donnant envie à l'enfant de se poser des questions sur le récit qu'on lui raconte et donc de participer à la lecture qu'on lui propose. C'est indéniablement enrichissant pour les jeunes lecteurs et j'adhère totalement à ce concept.

La seconde collection concerne des enfants ayant déjà la maîtrise de la lecture puisqu'il s'agit de "premiers romans". Les ouvrages proposés le sont pour des jeunes à partir de 7 ans. Et voilà ce que Kylian a reçu : 

"Mademoiselle Zazie déteste la maîtresse" de Thierry Lenain & Delphine Durand

"En avant foot : Lynx en danger !" de Emmanuel Trédez & Clément Devaux (série parrainée par Yoann Gourcuff)

"En avant foot : on est en finale !" de Emmanuel Trédez & Clément Devaux (série parrainée par Yoann Gourcuff)

"Les Duracuire : à la chasse aux Montagnes-Poilues" de Arthur Ténor & Roland Garrigue

Mis à part "Mademoiselle Zazie" qui est un texte sans coupure, les autres ouvrages sont scindés en chapitres. Du coup, leur lecture est un peu plus longue que pour les autres ouvrages et l'intérêt de mon fils s'est un peu émoussé pendant que je les lui racontais.

C’était, à mon sens, trop long pour que je lui lise ces livres d’une traite mais en les lisant chapitre par chapitre, donc un peu chaque soir, ça lui permet de résumer un peu ce qu’on a lu la veille et de poursuivre tranquillement et à son rythme une histoire qui lui plaît.

Le style est un peu plus soutenu que pour les livres de la collection « premiers romans » et il faudra quand même qu’un adulte reste aux côtés de l’enfant pour que ce dernier ne perde rien de sa découverte livresque.

Le seul ouvrage qu’il nous reste à découvrir aujourd’hui est « Les Duracuire » et il me tarde de le faire et de poursuivre cette très belle collection.

En effet, les ouvrages sont d’une très belle qualité puisque les couvertures sont semi-rigides et les pages épaisses. Cela permet donc à l’enfant d’ouvrir le livre sans l’abîmer et de tourner les pages sans craindre de les déchirer. Je suis totalement conquise et je ne peux que vous les conseiller si vous avez des enfants qui vont découvrir ou qui découvrent la lecture. 

samedi 19 mai 2012

L'apparence de la chair

Auteur : Gilles Caillot
Editions : Toucan Noir (2012)
Nbre de pages : 407

Présentation de l'éditeur :
Pour le capitaine de police Sylvie Branetti, la vie s'est arrêtée il y a quinze ans, lorsque le tueur qu'elle poursuivait a enlevé sa fille Lila avant de disparaître. Après un passage obligé en hôpital psychiatrique et des séances régulières de psychothérapie et d'hypnose, elle se raccroche à un seul objectif: savoir ce qui est arrivé à Lila. La découverte d'un cadavre mutilé, arborant la même signature que celle du monstre qu'elle a croisé par le passé, la propulse à nouveau dans l'horreur. Mais elle a cette fois une espérance: connaître enfin la vérité. Accompagnée de Paul Bénito, son ancien amant, elle veut suivre avec acharnement les traces laissées par le bourreau et mène une enquête aux confins de la réalité, un parcours peuplé de rêves étranges qui la submergent de plus en plus. Où cela pourra-t-il finir? Et si tout n'était qu'apparence? Bienvenue dans le chaos.

Mon avis :

Dès le début, le lecteur entre dans l'horreur que vit la narratrice de cette histoire.

On suit Sylvie dans un combat qu'elle mène depuis 10 ans et l'on s'efforce de comprendre ce qu'il est advenu et comment cette femme est tombée dans une telle existence de souffrance, de déchirure mentale et de stress permanent.

L'auteur jongle entre cauchemars et réalité sans laisser aucun répit à son lecteur. Il m'a d'ailleurs fallu un petit moment d'adaptation pour comprendre cette alternance puisque nous n'y sommes pas préparés. Tout vient petit à petit. A petite dose.

Gilles Caillot nous malmène d'une main de maître comme il le fait si bien avec le personnage central, Sylvie.

Je suis passée par tout un cheminement de déductions plus insensées les unes que les autres pour me dire à un moment donné que cette femme était complètement folle et que Gilles Caillot me baladait depuis le début en me faisant croire que j'étais dans une réalité qui n'était, à mon sens, que déguisée.

Par la suite, j'ai revu mon point de vue et j'ai continué à me poser tout un cas de questions. Je ne voulais pas être grugée par l'auteur. Je voulais trouver par moi-même ce qu'il se passait là-dedans.

J'ai adoré être soumise au bon vouloir de l'auteur car malgré toutes mes réflexions, et même si je n'étais pas loin de la conclusion qu'il met dans on ouvrage, j'ai été vraiment conquise par ma découverte.

De plus, le style est accrocheur, stressant comme il n'est pas permis, l'angoisse monte crescendo, les questions aussi et le lecteur sent monter son adrénaline au fur et à mesure qu'il progresse. Il stresse tout simplement parce qu'il veut savoir la vérité quoi qu'il lui en coûte !

En bref, c'est la première fois que je lis du Gilles Caillot et je ne le regrette absolument pas. Ce fût une excellente découverte pour moi et je remercie sincèrement Lisalor de m'avoir permis de le lire en me le prêtant. Je serais vraiment passée à côté d'un ouvrage scotchant du début à la fin et d'un auteur qui mérite d'être encore plus connu que ce qu'il ne l'est actuellement.

Si je n'ai qu'un conseil à vous donner : lisez-le sans attendre !

mardi 15 mai 2012

Le cas Jack Spark : printemps humain (T4)

Auteur : Victor Dixen
Editions : Jean-Claude Gawsewitch (2012)
Nbre de pages : 399

Présentation de l'éditeur :
Tous les contes de fées ont une fin ...
Voilà un siècle que le Président-Mentor Jack Spark règne sur Concordiapolis, mégalopole utopique où les hommes coexistent avec les créatures fantastiques. Mais aujourd'hui, cet équilibre fragile est sur le point de se briser.
D'un côté, 1% de privilégiés : les Fés immortels. De l'autre côté, 99% d exploités : les humains surendettés.

Insurgez-vous et rejoignez les rangs du Printemps humain !

Mon avis :

Lu en à peine 3 jours, le dernier ouvrage de la série Jack Spark m'a autant conquise que les trois tomes précédents. Je me suis encore une fois régalée à lire du Victor Dixen et le manque est horrible quand je sais qu'il va me falloir attendre un certain temps avant de pouvoir relire cet auteur.

S'agissant de Printemps humain, je n'ai qu'une seule chose à vous dire : lisez-le impérativement !

Pour ceux qui n'ont pas encore lu les autres livres de l'auteur, il n'y a pas vraiment d'obligation à le faire pour comprendre et lire ce titre là.

Printemps humain se déroule 100 ans après la fin du tome 3 et autant dire que cela change beaucoup de choses.

Victor Dixen nous fait découvrir un monde tel qu'il l'imagine après que le Pacte de Paris, accord historique signé après le Cataclysme entre le maire de Paris représentant les êtres humains et Jack Spark d'Avalon, représentant des Fés, ait été mis en place.

On ne parle plus non plus de Déclaration Universelle des Droits de l'Homme mais de Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Fé.

Tout est très savamment pensé et organisé. L'auteur ne néglige aucun détail pour que le lecteur entre littéralement dans la Société qu'il a créée : Concordiapolis.

L'heure n'est plus vraiment à la paix entre les Fés et les Hommes. Victor Dixen nous balade encore dans un monde qui fait réfléchir.

Tout comme dans les précédents opus, je me suis délectée de ma lecture. Je n'avais jamais envie d'en sortir et j'en voulais toujours plus. Plus je voyais arriver la fin et moins je voulais y parvenir.

Jack Spark et tout ce qui crée son univers m'a réellement conquise depuis maintenant la sortie du tome 1 en 2009. Pendant 4 ans, j'ai attendu avec intérêt, enthousiasme et parfois anxiété (au cas où la sortie serait retardée) chaque tome de cette série.

Ce fût 4 ans de pur bonheur et que dire à part qu'il vous faut vraiment le découvrir si ce n'est pas encore fait, d'autant que les deux premiers tomes sont sortis en format poche.

En bref, ceux qui n'ont pas encore découvert Jack Spark et ses amis ont bien de la chance parce qu'ils vont entrer dans un monde où l'on a bien du mal à sortir une fois la lecture terminée.

On s'attache à tous ces êtres qui nous font vibrer de plaisir, de stress, de colère...

Une fois n'est pas coutume car chez moi c'est chose rare mais je dois bien admettre au bout du compte que la série complète est un réel coup de coeur pour moi. Je conseille fortement à tout le monde de la découvrir au plus vite.


lundi 14 mai 2012

L'autre rive du monde

Auteur : Geraldine Brooks
Editions : Belfond (2012)
Nbre de pages : 372

Présentation de l'éditeur :
Aux États-Unis, Massachusetts, 1660-1715.
Installé avec une poignée de pionniers anglais sur les terres de Martha’s Vineyard, une île au large de Cap Cod, le pasteur John Mayfield, homme de foi et grand humaniste, s’est donné pour mission de repousser les frontières du paganisme et d’amener au calvinisme les tribus Wampanoag locales.
Un jour, alors qu’elle explore l’île, Bethia, la fille du pasteur, croise le chemin du jeune Cheeshahteaumack. Une rencontre incongrue, premier pas vers une amitié aussi inébranlable que secrète. Curieuse, Bethia se laisse initier aux rites païens des Wampanoag. En échange, la jeune fille accepte d’enseigner l’anglais et les Saintes Écritures à son nouvel ami, qu’elle rebaptise Caleb.
Mais lorsqu’une épidémie de variole emporte sa tribu, Caleb trouve refuge auprès de John Mayfield. Intrigué par sa formidable intelligence, le pasteur va faire de ce jeune Indien un modèle d’intégration et de conversion. Son obsession : l’envoyer à Harvard afin d’en faire le porte parole de Dieu. Dans l’ombre de Caleb, Bethia tente elle aussi de trouver un chemin pour dépasser sa condition de femme et assouvir sa soif de connaissance… 
 
Mon avis :
 
J'ai mis à peu près une semaine pour lire cet ouvrage. Malgré le nombre de pages relativement correct pour un livre de ce genre, j'ai malgré tout dû prendre mon temps pour bien m'imprégner de l'ambiance, des obligations des uns et des autres, de tout ce que cela entraînait pour les tribus indiennes de se voir juger par les blancs, et donc de digérer ce qui était écrit dans ce livre.
 
Je me suis très vite attachée à Bethia, cette jeune fille de 12 ans au début de l'ouvrage qui va aussi nous raconter ce qu'était la vie d'une fille de pasteur dans le quotidien.
 
On ressent, dès le début, que cette jeune fille est très différente par sa volonté d'apprendre, de se voir juger parce qu'elle est un sexe faible alors qu'elle n'aspire qu'à devenir elle-même pasteur, comme son père.
 
Idée totalement saugrenue, bien entendu.
 
Qui accepterait de former une fille, de l'envoyer dans une école comme Harvard alors qu'on le sait très bien, les femmes ne sont faites que pour élever les enfants, faire à manger, s'occuper de la maison...?
 
"Bethia, pourquoi cherches-tu aussi obstinément à quitter la place que Dieu t'a assignée ?" Sa voix (celle de son père) était douce, dénuée de colère. "Ta voie n'est pas celle de ton frère, cela ne peut être. Les femmes ne sont pas faites comme les hommes. Tu cours le risque d'embrouiller ton cerveau en pensant à des sujets intellectuels dont tu n'as pas à te préoccuper. Je me soucie uniquement de ta santé présente et de ton bonheur futur. Il n'est pas convenable qu'une épouse en sache plus que son mari... [...] Améliore ton intelligence d'une manière utile et honorable, dans les choses qui conviennent à une femme." (p. 31-32)
Je n'ai pas eu de mal à me mettre à la place de Bethia. Tout comme elle, accepter de telles conditions de vie étaient difficile à imaginer même si c'était le lot de ces femmes à l'époque.
 
De plus, son amitié secrète avec un jeune indien ne fait qu'accentuer sa volonté farouche d'évangéliser par ses propres moyens ceux que l'on considère comme des païens, des sauvages. Elle sait pertinemment que si elle est découverte cela aura des répercussions tant sur elle que sur Caleb mais sa passion d'apprendre est tellement forte qu'elle en oublie les interdits.
 
Là où j'aurais cru que l'ouvrage se tournerait davantage sur le côté historique de la propagation de l'évangélisation des tribus et comment cela se déroulait pas à pas, je me suis rendue compte petit à petit qu'on tournait davantage sur une histoire imaginaire basée sur des faits réels.
 
D'ailleurs, l'auteur l'explique très bien à la fin du livre, dans la postface : "L'autre rive du monde est inspiré par une histoire vraie. C'est pourtant une oeuvre imaginaire. Ce qui suit est le contexte historique que j'ai pu reconstituer à partir de documents : le fragile échafaudage sur lequel j'ai posé mon édifice imaginaire." (p. 367)

Du coup, on suit cette évangélisation par le biais de l'amitié qui devient inébranlable au fil du temps entre Bethia et Caleb. On les suit aussi dans leurs envies d'apprendre les coutumes l'un de l'autre mais  aussi la volonté farouche de Caleb de prouver que tout indien qu'il est, il est autant capable qu'un blanc.

L'ouvrage tend aussi à montrer les conditions de vie relativement précaires pour les jeunes hommes qui se décidaient à entreprendre des études à Harvard. J'ai été sidérée par quantité de révélations. Je ne me doutais pas du tout que cela se passait de telle manière.
 
Enfin, le style de l'auteur m'a totalement conquise. Elle est d'une douceur et d'une réalité surprenante. C'est comme si vous étiez propulsé au 17ème siècle sur cette petite île puis à Cambridge. A aucun moment, le ton ne prend de l'agressivité. Tout n'est que constatation d'une vie écoulée qui nous est racontée par une femme à la fin de son existence.

Tout au long de ces 370 pages, je me suis attachée à Bethia et Caleb. J'ai aimé les suivre, apprendre d'eux et à travers eux ce qu'il faut de courage et d'amitié pour surmonter les épreuves qu'ils ont vécus l'un et l'autre.

Geraldine Brooks m'a vraiment conquise tant par l'histoire racontée que par son écriture si fluide qui emporte le lecteur. J'ai fait une jolie découverte qui, je l'espère, plaira à d'autres lecteurs qui, tout comme moi, aiment retrouver dans les romans ce mélange d'Histoire et de romance.

jeudi 10 mai 2012

La reine celte (T1)

Titre : Le rêve de l'aigle
Auteur : Manda Scott
Editions : JC Lattès (2003)
Nbre de pages : 638

Présentation de l'éditeur :
C'était au temps où l'on appelait les druides " rêveurs ", où les dieux luttaient avec les hommes contre les peines du monde, où les femmes exerçaient le pouvoir dans les tribus, où les guerriers brandissaient leurs glaives contre Rome et ses légions. Ban et Breaca sont frère et sœur, enfants de la reine des Icènes. Breaca venge sa mère et fait un songe : des aigles vont s'abattre sur son peuple... Ban est enlevé, puis vendu comme esclave aux Romains. Sans le savoir, il affrontera sa propre sueur dans de sanglantes batailles. Un grand destin attend celle-ci : elle sera Boudicca, la reine qui apportera la victoire à son peuple. Récit au souffle épique, Le Rêve de l'aigle décrit les origines du conflit légendaire de la Bretagne tribale contre l'envahisseur romain : un monde empreint de la magie des dieux, où les animaux, les paysages deviennent des personnages à part entière, un monde héroïque où les guerriers se battent pour l'honneur autant que pour la victoire.

Mon avis :

Cela faisait un petit moment que j'étais curieuse de découvrir la trilogie de Mandat Scott. Au départ, je pensais qu'il s'agissait de romans fantasy et je me suis vite rendue compte que je m'étais complètement fourvoyée car "La reine celte" est un roman historique à l'état pur que tout lecteur aimant ce genre là doit absolument découvrir.

1) L'histoire :

Nous nous situons dans l'Antiquité, en 32 après Jésus-Christ, dans la Bretagne de l'époque. Pour bien situer géographiquement cette contrée, il faut savoir que la Bretagne de l'Antiquité correspond à la Grande-Bretagne actuelle. La population qui la compose est celtique mais les clans sont nombreux. Nous découvrirons les Icènes (dont l'héroïne est issue), les Cantavellauni, les Coritani, les Ordovices, les Trinovantes et bien d'autres encore.

On suivra ces peuples, leurs conditions de vie, leurs légendes à travers deux personnages Breaca, fille de la chef du clan des Icènes, et son frère Ban.

Cela s'étalera sur une période de 9 ans pendant laquelle nous apercevrons la montée de la chrétienté dans ces contrées éloignées et donc le début de l'invasion romaine contre les celtes.

Je me suis littéralement laissée emporter par cette lecture qui m'a fait découvrir des peuples que je ne connaissais pas du tout. J'ai suivi avec tendresse, angoisse, envie, tous les moments forts du roman.

Il n'y a aucun temps mort pour peu que vous aimiez découvrir ces ouvrages qui vous apprennent les us et coutumes de peuples disparus et s'étant battus pour leur survie et leurs croyances.

Le premier tome de cette saga pose bien sûr les personnages sur lesquels je reviendrai un peu plus tard mais aussi et surtout les relations qu'ils ont les uns avec les autres et ce que les alliances vont entraîner comme conséquences.

Il est impossible de rester de marbre face à certaines scènes extrêmement bien décrites au point que j'en avais le coeur retourné. Les combats sont très bien retranscrits mais aussi la haine, le désespoir, les rêves perçus par les protagonistes.

Car il y a aussi beaucoup de magie grâce aux peuples celtes et cela donne une atmosphère fantastique qui colle extrêmement bien à ce que je m'imagine des druides, des mages ou autres personnages mystérieux de l'époque.

2) Les personnages :

Le plus important, car c'est celui qui va devoir assumer la responsabilité de dirigeante de tout un peuple,  est Breaca.

Elle n'a que 12 ans lorsqu'elle perd sa mère lors d'une attaque par les Coritani, peuple celte voisin des Icènes. Grâce à sa bravoure et au meurtre commis pour garder la vie sauve, Breaca devient elle-même la chef des Icènes. Dans cette tribut, ce sont les femmes qui gouvernent. Mais Breaca se rendra compte que c'est un poids lourd à porter, elle qui a tout apprendre de la vie.

On va donc la suivre dans son initiation de chef, de guerrière. Elle est douce et fragile mais aussi farouche et déterminée. Elle devra prendre les bonnes décisions pour garder son peuple dans une paix fragilisée tant par les invasions romaines qui vont intervenir dans les années à venir que par les attaques d'autres tributs celtes déjà sous le joug de l'armée romaine.

C'est un personnage haut en couleur, très brillant par son caractère entier et qui pourtant cache une fissure, une douleur qu'un seul homme saura voir. J'ai été absolument subjuguée par cette jeune fille qui devient femme au fur et à mesure que l'on progresse. Elle m'a éblouie à chaque fois que je la retrouvais.

Le second personnage à ne pas prendre à la légère est Ban, le frère de Breaca. Issue de l'union de son père avec une autre femme de la tribut mais pas des moindres, ce jeune garçon de 8 ans au début de l'histoire sera apporté l'angoisse et le questionnement nécessaire au lecteur pour tenter de se faire une idée précise de ce personnage.

Il sait lui aussi ce qu'il veut. Il évolue considérablement au cours de la narration. Il est pris entre deux feux qui le dévorent littéralement.

J'ai eu un peu plus de mal à le comprendre et à adhérer sur certains faits qui se produisent. Malgré tout, je m'y suis attachée parce que tout part aussi d'un malentendu ou du moins de non-dits, de choses qu'on lui a volontairement cachées. Il est volontaire mais aussi trop fonceur. Il a du mal à réfléchir avant d'agir. Il devra lui aussi apprendre à se maîtriser pour garder le contrôle de ses actes et de ses paroles. C'est un personnage que j'ai hâte de retrouver aussi.

En dehors de ces deux personnages là, nous découvrirons des celtes, des romains très connus qui transiteront autour de nos "héros". Ils apporteront, chacun à leur façon, la pierre à l'édifice et cela rendra l'ouvrage d'autant plus prenant et intéressant du point de vue historique.

3) Le style :

Très fluide, poétique et extrêmement bien étoffé, le style m'a permis, dès les premières lignes,  de me transporter dans cette Bretagne antique.

J'ai réellement vécu les combats, les invasions mais aussi les questionnements que les uns et les autres se posent. J'ai senti l'amour, la haine, le désespoir envahir ces peuples face à l'ennemi.

Manda Scott écrit avec une facilité déconcertante et une précision qui ne donne malgré tout aucune lourdeur à l'ouvrage. C'est un pur délice et le lecteur se laisse emporter au-delà des mots. C'est exactement ce que je recherche dans ce genre d'ouvrage et je suis ravie de l'avoir trouvé avec cette saga.


En conclusion, vous l'avez compris, "La reine celte" est une lecture que je recommande fortement à tous les adeptes du genre historique qui aime ce style de livre mais qui, surtout, souhaitent apprendre en lisant. Je me suis vraiment régalée et j'ai hâte, aujourd'hui, de pouvoir poursuivre ma lecture de cette série. Je suis très curieuse de découvrir ce que tout ce beau monde va devenir. Je veux retrouver Breaca et Ban mais aussi tous ceux qui les entourent, qu'ils soient romains ou celtes.

mercredi 9 mai 2012

Sauvage : les voyages de Jack London

Auteurs : Christopher Golden & Tim Lebbon
Editions : Castelmore (2012)
Nbre de pages : 313

Présentation de l'éditeur :
Jack, dix-sept ans, part à la conquête du Grand Nord pour devenir chercheur d’or. Plus intéressé par l’aventure que par la richesse, il espère se mesurer aux rigueurs du climat et affronter la nature sauvage. Mais Jack est loin de s’attendre aux obstacles qui se dresseront sur sa route : des hommes sans scrupules, prêts à tout pour faire fortune, et surtout des créatures redoutables qui incarnent ce que l’homme abrite de plus sombre en son cœur. Son animal totem, le loup, l’aidera à traverser les épreuves… pourvu que Jack reste en vie.

Mon avis :

Tout d'abord, je tiens à remercier le forum Livraddict et les Editions Castelmore pour le partenariat organisé sur cet ouvrage.

Lors de la présentation du livre, je n'étais pas particulièrement attirée par le résumé de l'éditeur. Je connais l'auteur Jack London pour avoir lu notamment Croc-Blanc et L'appel de la forêt. De plus, j'ai lu des ouvrages sur la ruée vers l'or dans le Grand Nord. Et pourtant, au bout de quelques jours, et alors qu'il restait des places pour ce partenariat, j'ai décidé de postuler et j'ai été sélectionnée pour le découvrir.

Après lecture, je reste dubitative. J'en ressors ni vraiment enthousiaste, ni vraiment déçue. Je suis très perplexe avec mon ressenti parce que je suis plutôt d'une nature tranchante : soit j'ai aimé soit non. Il est assez rare que je reste entre-deux sentiments sur un livre.

1) L'histoire :

Avec "Sauvage", j'ai redécouvert l'Aventure avec un grand A, mêlée de fantastique.

Sur la première moitié de l'ouvrage, nous suivons Jack London, parti à la conquête du Grand Nord pour rapporter de l'or à sa famille afin de rembourser des dettes et l'expédition qu'il va mener ici.

Je n'ai pas vraiment eu une vision nouvelle sur la chose vu que j'avais déjà lu des ouvrages se rapportant au même thème. Du coup, les similitudes sont nombreuses et je n'ai pas vraiment trouvé d'intérêt à ma lecture : je connaissais les difficultés pour rejoindre Dawson, les péripéties pour descendre la rivière Klondike.

Bref, aucune nouveauté pour moi.

Là où la donne change arrive à la deuxième moitié du livre lorsque le fantastique prend le relai. Plus on avance et plus il prend de place. Cela donne une dimension plus stressante qui ne laisse pas le lecteur indifférent mais il m'a manqué un je-ne-sais-quoi pour que j'entre totalement dans cette atmosphère pesante, dans l'ambiance angoissante que les auteurs ont voulu véhiculer en insérant des légendes surnaturelles d'Amérique du Nord et de Russie.

En somme, l'histoire est bien, riche en aventure et rebondissements mais je n'ai pas totalement accroché. Je suis peut-être trop adulte ou j'ai un esprit trop terre à terre pour entrer entièrement dans un tel récit.


2) Les personnages :

Il n'y en a qu'un de véritablement principal, Jack London, puisque c'est avec lui que l'on vit cette aventure tout du long qui doit le mener de Dyea à Dawson.

Il a 17 ans lors de son périple et pourtant il en a connu des vertes et des pas mûres. C'est un homme complet qui sait ce qu'il doit faire et au moment où il doit le faire pour bien mener sa barque.

Il a un caractère très affirmé, ne se laisse aucunement impressionner au risque même de s'attirer de très gros ennuis.

Je ne l'ai ni aimé, ni détesté. Je n'ai rien ressenti de particulier pour lui. Aucune empathie. Rien du tout.

Je l'ai suivi à travers son Aventure et voilà.

Quant aux autres personnages qui le suivent, font un peu sa connaissance, lui apportent un peu d'aide ou au contraire cherche à lui nuire, ils ne m'ont rien apporté réellement pendant ma lecture. Je me doutais de tout quasiment tout le temps et j'ai pas eu de surprise sur les uns et les autres.

Bien sûr, sans eux, l'ouvrage n'aurait plus le même attrait, le même intérêt, mais au final, c'est plutôt un combat intérieur que mène Jack London. En tout cas, c'est de cette façon que je l'ai perçu. Du coup, tout ce qui l'entoure semble bien secondaire face à ses interrogations et ses peurs.


3) Le style :

Il est plaisant, simple donc facile à suivre. On imagine parfaitement toutes les scènes qui s'y déroulent et par moment j'ai même cru vivre certains passages aux côtés de Jack London.

Il faut savoir aussi que la narration se fait par un certain Hal Sawyer. C'est un personnage que l'on découvre avant que Jack London ne parte pour Dawson et mon problème d'intégration dans l'ouvrage vient peut-être de là.

Le fait que les auteurs aient décidé faire une narration à la 3ème personne du singulier ne m'a pas permis d'entrer en symbiose avec Jack London comme cela aurait peut-être été le cas si cela avait été une narration en "je".

Ici, on reste finalement extérieur à tout ce qu'il peut ressentir même si on le perçoit ou on l'imagine. Cela reste des sensations éphémères et pas sur du long terme et c'est dommage.


En conclusion, même si j'ai adhéré à l'ensemble de l'histoire, même si par moment j'ai même réussi à y entrer un peu plus qu'à d'autres instants, malheureusement, je n'ai pas été emportée au-delà des mots, au-delà de l'imagination des auteurs et je le regrette vraiment.

D'autres avis sur la fiche BBM de l'ouvrage :
 
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mercredi 2 mai 2012

La chambre de Naomi

Auteur : Jonathan Aycliffe
Editions : J'ai Lu (2001)
Nbre de pages : 222

Présentation de l'éditeur :
À la veille de noël., le professeur Charles Hillenbrand avait emmené Naomi, cinq ans, faire les magasins à Londres... Et la petite fille a disparu. Après de nombreuses heures d'angoisse, l'enfant est retrouvée dans une allée sombre, sans vie. Le fait divers fascine au point que Lewis, un photographe cherche à rapporter des clichés pour le journal à scandales qui l’emploie. Mais les photos révèlent plus que ce qu'il escomptait... Qui sont ces deux petites filles qui apparaissent régulièrement au côté de Charles et de sa femme Laura ? Pourquoi sont-elles parfois accompagnées de Naomi ? Et surtout, qui est cet homme en noir dont la présence inquiétante les domine tous sur certaines images ?

Mon avis :

J'avais entendu parler de cet ouvrage l'année dernière et à chaque fois l'impression que le lecteur en donnait était très bonne. C'est du fantastique où il y ait question de fantômes. Même si je ne suis pas vraiment friande de spectre, j'avoue que de temps en temps j'aime me faire peur (un petit peu !). Du coup, après ma tentative de lecture infructueuse avec le tome 3 du Vicomte de Bragelonne (que j'ai mis en pause pour l'instant sans savoir d'ailleurs si je le reprendrai), je me suis dit que lire "La chambre de Naomi" me ferait peut-être du bien. Et j'ai eu du flair parce que non seulement je me suis régalée mais j'ai eu des tas de frissons que je ne regrette absolument pas. Au contraire, j'en redemande.

1) L'histoire :

Elle va nous être racontée par Charles Hillenbrand, le père de Naomi. Agé de la cinquantaine au moment où il narre cette histoire, les faits, eux, sont survenus vingt ans avant, alors qu'il était âge de 30 ans, sa femme, Laura, 26 et sa fille, Naomi, 4 ans.

Tout s'est déjà déroulé quand l'ouvrage commence. Il nous explique alors qu'ils étaient heureux tous les trois, habitaient une maison à Cambridge où lui était maître assistant à l'université de Pembroke et sa femme, mère au foyer, ayant préféré mettre sa carrière de côté pour élever leur fille.

Alors que Charles et Naomi partent un après-midi faire les magasins, la veille de Noël, la petite est séparée de son père dans un magasin et se volatilise. Pendant qu'il met tout en oeuvre pour la retrouver, elle s'éloigne avec un inconnu et ne sera retrouvée que le lendemain, morte dans une petite ruelle.

Nous cheminerons alors dans une descente aux enfers pour ce couple si uni tant la disparition de leur enfant va les basculer dans des affres inimaginables.

Si je savais que je trouverai des fantômes dans cet ouvrage, j'étais loin d'imaginer que j'en aurai la chair de poule, surtout en lisant le soir, alors que les enfants étaient couchés et mon mari parti à une soirée  cartes avec un voisin. J'étais ravie d'avoir du calme mais lorsque vous vous imaginez tout ce qu'il se passe dans ce bouquin, je peux vous assurer que vous finissez par devenir totalement paranoïaque. Je me suis fait peur toute seule et par la suite je me suis dit que je ne le lirai que pendant mes journées.

Cela dit, la découverte de ces fantômes puis l'enquête que va mener Charles, accompagné de Lewis, un jeune photographe venu lui présenter des photos pour le moins singulières, poussent indéniablement le lecteur à poursuivre et à tourner les pages quoi qu'il puisse ressentir.

Jonathan Aycliffe, jusqu'au bout, joue avec nous et si l'on croit que tout cela va s'arrêter à un moment donné, nous sommes très loin de la vérité.

En bref, l'histoire est excellente, très bien menée et n'a aucun temps mort. Indubitablement, nous écoutons Charles nous dire ce qu'il en est et nous nous attendons à un coup fatal à un moment ou à un autre. J'ai vraiment adoré.

2) Les personnages :

Il y en a 2 essentiellement même si Laura, la femme de Charles et mère de Naomi, joue un petit rôle ici. Malgré tout, je m'attarderai surtout sur Charles et Lewis. Je me tairai aussi sur un personnage à part entière mais dont je ne veux rien dévoiler ici sous peine de totalement spolier l'ouvrage. Pour le découvrir, il faudra que vous lisiez ce livre.

* Charles Hillenbrand : il a donc 30 ans lorsqu'il perd sa fille, 50 ans quand il nous raconte l'histoire. 20 ans à vivre dans cette maison. 20 ans à ne pas arriver à s'en défaire. 20 ans à penser à la perte de sa fille. Il est totalement perdu au début, lorsqu'il perd son enfant; il se sent fautif parce qu'après tout sa fille était sous sa responsabilité au moment de sa disparition; il n'a rien vu venir.
Petit à petit, il s'enfonce dans une détresse que même un voyage avec son épouse ne relèvera pas. Les apparitions dans la maison ne l'arrangent pas. Bien au contraire. Mais grâce à l'aide précieuse de Lewis, il finit par prendre sur lui et par mener cette enquête qui va lui faire ouvrir les yeux, découvrir l'univers dans lequel il vit, l'influence que cela à sur lui et son épouse.
J'ai beaucoup aimé ce personnage parce qu'on le sent désorienté et en même temps prêt à tout pour résoudre ces problèmes. Avec le temps, je me l'imaginais tel un zombi, vivant ou survivant  par pur réflexe. C'est un homme brisé, totalement, qui m'a fait beaucoup peine mais qui m'a aussi fait peur...

* Daffyd Lewis : il est photographe au Daily Mirror et sera l'élément déclencheur de l'enquête que Charles mènera. En temps normal, c'est un jeune homme prêt à tout pour faire la une des journaux mais quand il se penche sur l'histoire de cette famille, il souhaite avant tout les aider à sortir de cette maison qui ne les a que trop absorbés de son flux malsain. Il orientera Charles là où il faudra pour trouver les bonnes réponses aux bonnes questions.
Lorsqu'il entre dans l'histoire, je me dis que c'est une bouffée d'oxygène qui arrive pour apporter à la narration un retour au calme, au réel. Son but est de savoir qui fait quoi et surtout pourquoi pour apporter par la suite, LA solution finale. Celle qui va permettre aux Hillenbrand de faire leur deuil tranquillement.
Lewis est prêt à tout lui aussi, mais peut-être pas dans le même sens que Charles. Ils ne voient pas la chose de la même manière car après tout ce n'est pas Lewis qui a perdu sa fille...

3) Le style :

J'ai tout simplement adoré la façon dont Jonathan Aycliffe a raconté cette histoire de fantôme. Je m'y suis crue totalement. Tout était réel pour moi; j'ai bien perçu tous les personnages; j'ai ressenti toutes leurs émotions (haine, pouvoir, envie, tristesse, pitié...)

On passe par une quantité non négligeable de stress, d'angoisse, de chair de poule tant les descriptions sont vivantes. C'était comme si j'étais moi aussi dans cette maison de Cambridge et que j'entendais et voyais tout ce qu'il s'y passait.

Heureusement pour moi que ce n'était que de la fiction (même si je suis totalement lucide que les maisons hantées cela existe), sinon je crois bien que j'aurai fini par faire un infarctus.

En bref, une écriture simple mais prenante qui fait correctement son travail puisque le lecteur, à aucun moment, ne peut ou n'envisage d'arrêter sa lecture.

Je le recommande vivement à tout lecteur qui a envie de découvrir la plume de Jonathan Aycliffe tout en découvrant une histoire à ne pas lire le soir.