mercredi 30 juin 2010

Le chant du bourreau

Auteur : Norman Mailer
Editions : Robert Laffont (2008)
Nbre de pages : 1296

Quatrième de couverture :
Ce que nous raconte Norman Mailer dans ce livre, c'est la vie, les amours et la mort de Gary Gilmore, un assassin qui fascina l'Amérique. Meurtrier de deux étudiants à sa sortie de prison, Gilmore devait ensuite littéralement exiger son châtiment par fusillade... Le peloton d'exécution fût composé de volontaires, car cela se passe dans l'Utah, le pays des mormons, dernier réservoir de prophètes et d'anges vengeurs. Gilmore lui-même faisait partie de l'église de Jésus-Christ des saints des derniers jours ! C'est ainsi que, dans un récit à couper le souffle, Mailer nous dépeint son "héros" en train de se battre pour être fusillé : contre ses avocats qui veulent le sauver, contre les abolitionnistes en tout genre et contre les coutumes mêmes de l'Utah où - pas de chance - la peine de mort était tombée en désuétude.
Gilmore, "l'homme qui voulait mourir", était une proie rêvée, un sujet hors pair pour Mailer l'imprécateur. De cette vie là, il a fait un chef-d'oeuvre, le Crime et Châtiment de l'Ouest américain.

Mon avis :

Oui, vous avez bien vu, ce livre fait près de 1300 pages et j'ai mis un mois pour le lire tant les informations qu'il regorge sont riches et complexes par moment.

Ne vous enfuyez pas tout de suite parce qu'il vaut vraiment le détour et j'aimerais vous persuader de le lire malgré l'ampleur de la tache.

Le chant du bourreau n'est pas juste un livre sur un personnage qui a fait parler de lui suite à des meurtres qu'il a commis et pour lesquels il sera condamné à la peine capitale.

Gary Gilmore avait une personnalité bien à lui et malgré ce qu'il a fait, je n'ai jamais eu de ressentiment à son égard.

Norman Mailer, grâce à ce superbe ouvrage, qui lui a demandé des mois de recherches, nous explique au jour le jour la vie de Gary, son enfance, son adolescence, ses peines d'emprisonnement dans un centre de détention dès l'âge de 13 ans, ses relations avec l'ensemble de son entourage (qu'il soit familial ou amical) mais surtout la relation, fusionnelle, qu'il avait avec Nicole, celle pour qui il ressent une véritable passion.

Il nous explique (du moins il essaie d'analyser les choses) comment un homme ayant passé la moitié de sa vie entre les barreaux en est arrivé à l'irréparable.

Avec une écriture excellente et une forme journalistique, il retrace cette vie tourmentée.

Il s'appuie sur des témoignages, des interviews, des rencontres, des coupures de journaux, pour tout nous dévoiler. Enfin, presque tout car Gary Gilmore restera jusqu'au bout un être énigmatique doté d'une intelligence largement en deçà de la moyenne.

C'est un homme réfléchi, qui sait ce qu'il fait au moment où il le fait même si par la suite il ressentira du regret, de l'amertume pour ce qu'il est devenu et de la peine pour les familles en deuil; et en même temps il sait qu'il ne pourra pas changer. C'est la fatalité.

L'ouvrage est formé de deux parties qui exposent avec clarté et précision tout ce qui s'est déroulé avant, pendant et après les meurtres.

La deuxième partie est d'ailleurs concentrée sur le procès, les différentes voies de recours exercées tant par ses avocats que par différentes associations une fois la peine de mort prononcée et ce jusqu'à l'exécution effective de Gary Gilmore.

Le chant du bourreau c'est aussi et surtout la volonté d'un auteur de montrer comment fonctionne le système judiciaire américain. Comment les juges, les associations réagissent face à une telle condamnation.

C'est aussi un acharnement médiatique. C'est au premier journaliste qui arrivera à obtenir des informations sur le condamné ou ses proches, quitte à payer des milliers de dollars pour arriver à leur fin.

Si la première partie a été lue rapidement (quelques jours au bas mot), la seconde par contre a été plus ardue. Je ne pouvais pas lire plus d'une centaine de pages avant de faire une coupure avec un autre ouvrage. Il s'y passe tant de choses, tant de recherches et d'échanges, qu'il faut vraiment se concentrer dessus pour suivre les différents protagonistes qui interviennent.

Mais attention, il est impossible de ne pas le reprendre. Même si certains passages sont longs, il faut malgré tout poursuivre jusqu'au bout.

Ce livre est un chef-d'oeuvre tant par le contenu (la vie hors norme de Gary Gilmore ) que par le contenant. Norman Mailer a fait un travail de titan pour parvenir à bout de cet ouvrage. Je me devais de le terminer. Pour l'auteur. Pour Gary. Pour moi.

Je ne saurais quoi vous dire de plus que de vous mettre à cette lecture. La seule chose qu'il vous faut, c'est vous y préparer ! Il ne faut pas le prendre comme un simple livre de chevet. C'est plus complexe, plus profond lorsque l'on entre dedans.

Je ne regrette pas de l'avoir lu et je ne pourrai jamais l'oublier parce que Gary Gilmore reste un personnage très particulier et malgré tout ce qu'il a pu faire, il est extrêmement touchant, bouleversant et l'on se dit que si dès le départ sa vie avait été différente il n'en serait peut-être pas arrivé à de tels actes. Une vie affreusement gâchée par un destin qui s'acharne ! On n'en ressort pas sans être touché soi-même.

mercredi 23 juin 2010

Walhalla

Auteur : Clive Cussler
Editions : Le livre de poche (2008)
Nbre de pages : 700

Présentation de l'éditeur :
Lors de son voyage inaugural, le Dauphin d'Emeraude, luxueux navire de croisière, prend soudainement feu et sombre. Dirk Pitt et une équipe de la NUMA, en expédition dans les parages, parviennent à sauver une partie de l'équipage et des passagers. Etrangement, les systèmes d'alarme n'ont pas fonctionné et l'incendie semble s'être déclaré de façon tout à fait inexplicable... L'ingénieur du navire, génial inventeur d'un moteur à propulsion hydraulique, a péri dans la catastrophe, mais sa fille Kelly a survécu... Dirk Pitt se trouve confronté à une organisation internationale prête à tout pour mettre la main sur le brevet de ce moteur révolutionnaire. Meurtres, prises d'otages, attentats, combats aériens entre les tours de Manhattan, cette nouvelle aventure va mener notre héros au-delà de la réalité, sur les traces du légendaire capitaine Némo, jusqu'au Walhalla, le paradis des Vikings... Malgré sa perspicacité légendaire, Dirk Pitt est loin d'imaginer la surprise qui l'attend...

Mon avis :

Clive Cussler n'est pas un auteur inconnu pour moi puisque j'ai déjà lu L'or des incas et L'incroyable voyage que j'ai adorés. Du coup, lorsque le partenariat entre Blog-o-Book et Le Livre de Poche proposait ce nouvel opus, j'ai sauté sur l'occasion et j'ai été sélectionnée pour le recevoir. Voyons maintenant ce qu'il ressort de cette lecture.

Du point de vue de l'histoire, l'auteur scinde son livre en cinq parties dont la dernière remplit le rôle de conclusion des quatre autres.

Si j'ai trouvé les différentes histoires intéressantes, j'ai été moins enthousiaste sur le fait que chacune se suffit à elle-même. On suivait les personnages dans des aventures différentes même s'il y a un fil conducteur identique entre chaque partie : éviter une énorme catastrophe où bien des innocents pourraient périr !

Quand je me suis rendue compte de la façon dont l'ouvrage était construit, il n'y a plus vraiment eu de surprise parce qu'en connaissant les personnages, on sait comment chaque partie va se terminer. J'ai trouvé ça dommage. La fin m'a par ailleurs laissée perplexe. Je ne pensais pas que cela se terminerait de cette façon !

Heureusement, il y a Dirk Pitt et son acolyte, Alberto Giordano, pour combler ces quelques lacunes.

Ils sont les personnages principaux et constituent le duo de choc de chaque ouvrage. C'est toujours un plaisir de les retrouver. Non pas qu'ils soient surprenants, mais l'équipe qu'ils forment vient toujours à bout des pires catastrophes (que les méchants veulent tenter d'organiser).

Par leur physique, ils font craquer chaque jeune femme qu'ils rencontrent (surtout Dirk) mais leur point fort reste inéluctablement leurs connaissances dans des technologies de pointe qu'ils utilisent. A travers eux, Clive Cussler nous fait participer activement aux recherches organisées par la NUMA (organisation dans laquelle il est d'ailleurs lui-même investi personnellement).

Ils sont secondés par un informaticien hors pair qui a créé un programme capable de résoudre les problèmes les plus ardus. Et dans cet opus, Dirk et Al vont s'en servir bon nombre de fois.

Du coup, Max (le programme qui est en plus holographique) devient un personnage à part entière. J'ai trouvé ça intéressant car ça donne une dimension un peu différente au livre. J'ai beaucoup aimé ces passages même si c'était un peu trop technique.

On va au-delà des simples "rambos" capables avec pas grand'chose de résoudre tous les problèmes qui se mettent en travers de leurs chemins. Bon, ça arrive quand même et l'on se dit : "mais rien ne va leur résister ?!"

De plus, même si j'ai retrouvé avec plaisir Dirk et Al, je les ai trouvés ici trop stéréotypés par rapport aux autres ouvrages que j'avais lus. Ils sont beaux, forts, attirants; ils se sortent de toutes les situations périlleuses et du coup, ouvrir chaque partie c'était se dire : "bon de toute façon ils vont s'en sortir."

De plus, le méchant, Curtis Merlin Zale, est sociopathe, prêt à tout pour parvenir à ses fins et peu importe les victimes que cela entraîne. En bref, un méchant vraiment très méchant. Il a à sa botte un groupe de mercenaires ("Les Vipères") capables du pire sans état d'âme. Dirk et Al sront constamment confrontés à eux et les différents "matchs" seront... trop prévisibles.

C'est un peu décevant mais on garde malgré tout l'envie d'aller au bout de l'ouvrage.

Le style est parfait pour ce genre d'ouvrage : simple mais les connaissances de l'auteur sur la NUMA et les recherches qu'il a effectuées pour la trame de l'histoire rendent l'ouvrage intéressant.

On rigole par moments (grâce surtout au duo de choc); on lève les yeux au ciel par exaspération sur certaines scènes mais dans l'ensemble Walhalla est un livre d'aventure qui se lit bien, parfait pour la période estivale qui arrive d'autant qu'il se situe dans un contexte maritime. Si vous voulez lire sans vous prendre la tête, il est idéal. C'est un bon livre pour l'été.

Je remercie grandement Blog-o-Book et Le Livre de Poche pour l'envoi et la découverte d'un nouveau Cussler.

dimanche 20 juin 2010

Hush, hush

Auteur : Becca Fitzpatrick
Editions : du Masque (2010)
Nbre de pages : 351

Quatrième de couverture :
Dans la ville brumeuse de Portland, Nora tente de mener une vie quotidienne depuis la mort violente de son père. Lors d'un cours de biologie, elle fait la connaissance de Patch. Il est séduisant, mystérieux, toutes les filles en sont folles, mais Nora est perplexe. Comment Patch peut-il en savoir autant sur son compte ? Pourquoi est-il toujours sur sa route quand elle cherche à l'éviter ?
Sans le savoir, Nora se retrouve au beau milieu d'un combat séculaire agitant des êtres dont elle ne soupçonnait même pas l'existence. Et en tombant amoureuse de Patch, elle va découvrir que la passion peut être fatale.

Mon avis :

Au départ, c'était une lecture pour ma fille (qu'elle a faite d'ailleurs et vous trouverez son avis ICI).
J'avais bien sûr "entendu" beaucoup d'avis positifs mais j'hésitais à me lancer. Et puis, j'ai lu l'avis (enfin le brouillon) de ma fille après qu'elle ait englouti l'ouvrage en une journée. Là, je me suis dit que je ne devais pas passer à côté de ce bouquin et je l'ai ouvert. Bien mal m'en a pris car j'ai été incapable de le lâcher au point que mes corvées quotidiennes devenaient insupportables à faire.
Rendez-vous compte : un livre capable de me faire ressentir les mêmes émotions que lorsque j'avais 15 ans, c'était impossible et pourtant avec Hush hush ça a marché !

Tout d'abord l'histoire.
On fait la connaissance de Nora qui est une adolescente de 16 ans qui a perdu son père un an auparavant et dont la mère a été obligée de prendre un travail qui l'éloigne du domicile la plupart du temps pour payer les traites de la maison. Mais Nora n'est pas seule pour autant puisque Vee, sa meilleure amie, passe la plupart de son temps avec elle. Lors d'un cours de biologie, Nora se voit obligée de changer de binôme pour un devoir et la voilà qui se retrouve avec Patch, un garçon bien mystérieux et pourtant très attirant. A partir de là, la vie de Nora ne sera plus jamais la même.

Si les fils de l'histoire ne sont pas nouveaux, je dois bien dire que la construction de l'ouvrage est très bien conçue. Le fait que ce soit des adolescents qui soient les personnages centraux n'est pas exceptionnel en soit. Beaucoup d'autres auteurs l'ont fait aussi mais Becca Fitzpatrick sait tenir son lecteur en haleine. Chaque chapitre apporte un peu plus à l'intrigue et la fin de chacun d'eux garde une part de mystère de telle sorte que cela nous pousse à lire le suivant.

Le thème sur les anges déchus n'est pas inintéressant même si, par contre de ce côté là, j'aurais aimé que ce soit un peu plus fouillé. L'auteur ne l'étudie qu'en surface. Elle place quelques explications par-ci, par-là et c'est dommage. J'ai compris qui était Patch rapidement mais j'en voulais un peu plus. Je trouve que c'est un peu léger avec une fin plus que perceptible (tout comme l'est la finalité de la rencontre entre Patch et Nora).

S'agissant des personnages, l'auteur place son histoire dans le cadre des adolescents. Nous trouvons ainsi deux jeunes filles (Nora et Vee) totalement opposées en genre et caractère ce qui apporte indéniablement un plus à son livre.

Vee est d'un humour très rigolo et innocent (peut-être même un peu trop) quelque que soit les situations dans lesquelles elle se trouve alors que Nora est plus sérieuse, plus réservée. Contrairement à son amie, Nora ne cherche pas à attirer l'attention sur elle (et des garçons notamment).

Les échanges que Nora aura avec Patch seront intéressants et en même temps pénibles dans le sens où l'on sent une attirance réciproque mais Nora se cherche, s'interroge beaucoup et ne sait pas si elle doit succomber ou pas. J'avoue qu'à ces moments là je disais : "allez ma petite, lâche-toi ! De toute façon, on sait comment ça va finir !"

Mis à part ces moments là, je n'ai eu à aucun moment de lassitude dans ma lecture, bien au contraire. D'autant que d'une certaine manière, Nora et Vee m'ont fait penser à Peyton et Brook dans la série "Les frères Scott" : je voyais parfaitement les unes et les autres. C'était comme si le livre se transformait en un épisode d'une nouvelle série.

Enfin, le style qu'use l'auteur n'est pas spécialement recherchée (même si je doute que certains termes utilisés par Vee soient réellement dans le vocabulaire des adolescents). Il est léger, simple et frais. On prend vraiment une bouffée d'oxygène en lisant l'ouvrage.

L'humour est bien pesé (ni trop peu, ni beaucoup) et certains échanges m'ont même fait sourire voire même rigoler. Je ne me suis pas pris la tête un seul instant et ça se lit extrêmement vite tant on est pris tant dans l'intrigue que dans la vie de ses adolescents. Tout ça sent la vraie vie et je me suis régalée.

J'espère vraiment pouvoir lire la suite rapidement même s'il demeure un petit bémol : certaines scènes ont été passées au blanc et c'est bien dommage (je pense notamment à un combat entre Patch et un ange).

Bien entendu, vous l'aurez compris, je vous le recommande fortement si vous ne vous êtes pas encore penché dessus.

D'autres avis : Avalon, Clairdelune, Clarabel, LaureduMiroir, Mylène, Virginie.

mercredi 16 juin 2010

Fractures

Auteur : Franck Thilliez
Editions : Le Passage Thriller (2009)
Nbre de pages : 377

Présentation de l'éditeur :
Face à la tombe de sa soeur jumelle Dorothée, décédée dix ans auparavant, Alice Dehaene s'interroge : à quoi rime cette photo de Dorothée, prise il y a à peine six mois, qu'elle a récupérée des mains d'un immigré clandestin ?
Alice sait que quelque chose ne tourne pas rond dans sa tête. Son psychiatre à l'hôpital de Lille, Luc Graham, doit lui révéler le résultat d'un an de psychothérapie, lui apporter cette lumière qu'elle recherche depuis si longtemps. Mais les évènements étranges qui se multiplient autour de la jeune femme vont l'en empêcher : son père, agressé chez lui à l'arme blanche, et qui prétend avoir tenté de se suicider; ce chemisier ensanglanté qu'elle découvre dans sa douche, à propos duquel elle n'a pas le moindre souvenir; et cet homme retrouvé nu à un abri de bus et qui semble avoir vu le diable en personne. Grâce à l'intervention de Julie Roqueval, assistante sociale en psychiatrie, Luc Graham, d'abord dubitatif, se décide enfin à mener l'enquête. Un aller simple vers la folie...

Mon avis :
Je connais Franck Thilliez pour avoir lu plusieurs titres de cet auteur. Si j'avais beaucoup aimé Train d'enfer pour ange rouge et Deuils de miel, j'avais été déçue par ses autres ouvrages : La forêt des ombres et La mémoire fantôme.

Avec Fractures, j'ai retrouvé le Franck Thilliez de mes débuts avec un style incisif, une tension qui monte au fur et à mesure que l'histoire se met en place et une fin à vous couper le souffle.

Le livre est composé de deux prologues et l'on se demande, dès le départ, où l'auteur va nous emmener avec les quelques informations qu'il nous donne (mais quelles informations !).

A plusieurs moments durant ma lecture, je me suis perdue dans les dédales de son ouvrage, tout comme l'est Alice dans sa recherche de la vérité.

On la suit, on frémit, on se dit que ce qui lui arrive est sordide mais l'on est encore loin du compte.

Le thème qu'aborde ici Franck Thilliez est à vous rendre complètement paranoïaque et il est impossible de se dire que l'on ne devient pas fou en lisant son ouvrage. Car oui, ce livre est un pur "délire" délicieux mais dans une réalité plus que macabre.

J'ai vraiment adoré m'y plonger et ne plus pouvoir le lâcher avant de connaître le fin mot de l'histoire.

Après avoir eu des déceptions sur ses ouvrages précédents, Franck Thilliez m'a, cette fois-ci, épatée avec Fractures. Je suis à nouveau conquise par son écriture, ce suspense qu'il sait si bien doser et le lecteur que nous sommes plonge littéralement dans le panneau. Les pièces qui viennent s'emboîter petit à petit et la réalité qui prend une tournure terrible, nous font nous poser des tas de questions au point que l'on se demande où l'auteur va chercher tout ça.

On sent que Franck Thilliez s'est rapproché de professionnels pour maîtriser au maximum le personnage central d'Alice (sa façon de se comporter selon les situations, les émotions qu'elle ressent à un moment ou à un autre...) et cela donne une dimension d'autant plus réelle à son livre.

D'ailleurs, et même s'il est difficile de parler de l'ouvrage sans trop en dévoiler, je me suis vraiment demandée à la fin de ma lecture si Alice, en tant que personne non fictive, existait réellement. Un blog lui est d'ailleurs consacré sur lequel je suis bien entendu allée me balader.

Il y a ici une part de réel et une part de fiction. Où est la limite dans cet ouvrage ? Je n'ai malheureusement pas encore trouvé la réponse. Mais une chose est sûre, il FAUT ABSOLUMENT lire ce nouveau livre de Franck Thilliez, dont la sortie en format poche, chez Pocket, se fera au mois d'octobre prochain.

Ce livre a été lu dans le cadre du Top Lecteur France Loisirs que je remercie vivement pour l'envoi et la découverte.

dimanche 13 juin 2010

Le manuscrit de Cambridge

Auteur : Rebecca Stott
Editions : JC Lattès (2010)
Nbre de pages : 332

Quatrième de couverture :
Les âmes sont-elles éternelles ? L'alchimie autrefois, la physique quantique aujourd'hui ne semble pas le nier... Lorsqu'une historienne de Cambridge, Elizabeth Vogelsang, est retrouvée noyée, un curieux prisme de verre dans la main, ce sont les fantômes du passé qui se réveillent peu à peu, à commencer par celui de Newton. Le fils de la victime charge alors son ancienne maîtresse, Lydia Brooke, de rédiger les derniers chapitres du manuscrit de sa mère, consacré à l'activité alchimique du grand scientifique. Au même moment, Cambridge sombre dans une violence aussi aveugle qu'incompréhensible. Serait-ce lié aux secrets troublants exhumés par l'historienne ?
Entre thriller ésotérique et enquête historique authentique, Le Manuscrit de Cambridge brosse également le portrait d'un amour déchiré pour nous entraîner, du XVIIème siècle jusqu'à nos jours, dans un univers pittoresque et foisonnant.

Mon avis :

Vous lirez sur la 1ère de couverture : "un livre magnifiquement écrit, une histoire d'amour bouleversante et une fascinante enquête historique" (Iain Pears).

Rien n'est plus vrai ! Je me suis délectée de ce style si minutieux dans les détails de ce 17ème siècle cambridgien décrit par Rebecca Stott, de toutes les questions alchimiques de l'époque, des évènements survenus et surtout de l'existence si mystérieuse de Newton.

Avec Le manuscrit de Cambridge, ce sont deux histoires qui nous sont racontées : celle de Lydia et de Cameron, amants à l'histoire touchante, troublante et tragique, et celle d'un manuscrit écrit par Elizabeth Vogelsang, la mère de Cameron, dont la mort est survenue dans des conditions bien obscures.

La façon dont Rebecca Stott nous narre les faits m'a un peu perturbée au départ. Je pensais que Lydia, puisque c'est à travers elle que l'on vit l'histoire, nous parlerait directement, comme dans la plupart des romans. Or, il n'en est rien puisqu'elle use d'un genre de lettre explicative composée de plusieurs parties. Cette "lettre" ne nous est pas destinée précisément. Le lecteur n'apparaît que comme un tiers pour elle. Son but est de raconter à Cameron les évènements survenus depuis son arrivée à Cambridge qui, au fur et à mesure de le récit progresse, vont prendre des proportions étonnantes.

Quelque part, on se dit que Le manuscrit de Cambridge (celui qu'Elizabeth était en train d'écrire avant sa mort) est entre nos mains et que tous les secrets qu'elle a mis sur papier vont nous être dévoilés.

Une fois parvenue à m'identifier à Lydia (par moment j'avais l'impression réelle d'être à sa place) et tout ce qui arrivait autour d'elle, je n'ai plus lâché ce bouquin. J'étais complètement immergée dans cette atmosphère lourde, chargée de mystère, oppressante par moment et très étrange la plupart du temps. C'était comme si les fantômes qui forgent cet ouvrage étaient parvenus jusqu'à moi, dans la même pièce où je lisais.

L'auteur mêle deux périodes avec brio : le 17ème et le 21ème siècles. On s'y croirait vraiment !

Elle [Elizabeth] a mené un travail remarquable. Son texte fourmille de détails plus incroyables les uns que les autre sur la vie à Cambridge au XVIIème siècle. Il m'a littéralement envoûtée ! (...) On a l'impression, en lisant le manuscrit d'Elizabeth, qu'elle s'y est carrément transportée, au XVIIème siècle. Elle ne se contente pas de le reconstituer, elle évolue dedans ! (p. 132)
Et honnêtement, c'est exactement ce que j'ai ressenti en lisant ce livre. J'évoluais dans l'ouvrage en même temps que les personnages et l'histoire qui s'y passait.

J'ai suivi Lydia dans ses recherches, dans sa quête de la vérité.

Son histoire avec Cameron m'a agacée et en même temps touchée et les passages du manuscrit sur Newton sont excellentissimes.

J'ai lu; j'ai réfléchi, j'ai adhéré à certaines des interrogations que la narratrice se posait. Je me suis vraiment mise à sa place.

Rebecca Stott mélange fictif et réalité historique pour notre plus grand bonheur. Elle fait ici un récit époustouflant où l'on retient son souffle jusqu'à la dernière page. Il est fascinant sur beaucoup de points (l'auteur s'étant réellement basée sur différents ouvrages portant sur la vie de Newton, les alchimistes... pour la trame historique du livre) et il est écrit magnifiquement.

Honnêtement, pour ceux qui aiment l'Histoire mais surtout les belles histoires, n'hésitez plus un instant et foncez vous le procurer. Il en vaut vraiment la peine !

Je remercie vivement Anne des Editions JC Lattès pour cette très belle découverte.

vendredi 11 juin 2010

Notre forum se lance dans les partenariats !


Voilà maintenant 1 mois, jour pour jour quasiment, que notre forum "A travers les mots... une histoire" a ouvert ses portes.

Certes, nous sommes encore peu nombreux mais malgré tout notre premier partenariat va avoir lieu très prochainement.

Le Livre de Poche nous offre la possibilité de faire nos preuves et nous propose trois ouvrages.

Autant dire que je suis plus que ravie de voir qu'on nous fait confiance !

J'espère que ce partenariat sera le premier d'une longue série

jeudi 10 juin 2010

Jéricho

Auteur : Josef Ladik
Editions : First Thriller (2010)
Nbre de pages : 410

Présentation de l'éditeur :

Eté 1816. La frégate La Méduse s'échoue au large des côtes africaines. Sur les 147 passagers qui vont alors dériver sur un radeau de fortune, seuls 15 survivront à ce véritable enfer. L'un d'eux est recueilli par une tribu, et fait une découverte qui pourrait bouleverser l'ordre du monde si elle venait à tomber entre de mauvaises mains. Une découverte qui ramène aux sources du monothéisme et du langage. De retour en France, devenu éditeur au Palais Royal, il couche son secret sur un manuscrit qu'il fait disparaître, puis publie le récit du naufrage.
Aujourd'hui. Le Terrible, un sous-marin nucléaire disparaît au Moyen-Orient. Le groupe terroriste "Jéricho" revendique le détournement et menace l'Etat français. Alors que l'ultimatum approche, des agents secrets sont lâchés dans Paris et un tueur psychopathe rôde alentour. Au Louvre, non loin du Radeau de la Méduse, la célèbre toile de Théodore Géricault, un guide est retrouvé décapité. Le Lieutenant Lazare, amateur d'art fraîchement promu à la brigade criminelle, tient là de quoi faire ses preuves. Comme le lui disait son père : "Lazare, dans la vie, il n'y a pas de hasard."

Mon avis :

L'histoire commence à Jéricho. Un homme et une femme se baladent dans les rues palestiniennes et petit à petit on sent que quelque chose de grave va se produire. Nous sommes le 29 mars. Date fatidique quand on sait ce qui la précède.

Autant dire que les quelques pages que j'avais lues dès le départ m'avaient plus qu'emballée. On s'imagine la pire des choses, l'auteur use de phrases courtes, de mots "choc" et même d'un compte à rebours, histoire de nous mettre dans l'ambiance. Et ça marche !

Je me suis régalée à suivre cette histoire plus qu'étonnante.

On a droit à deux narrations parallèles qui au bout du compte vont fusionner. On croit trouver le coupable. Mais il faut se méfier des apparences. Elle sont parfois trompeuses, comme on le dit. Et là, on se demande où l'auteur va nous emmener. Quand alors on poursuit et que la réponse s'offre à nous, on reste totalement béat.

Néanmoins, j'ai trouvé quelques passages longs et pas faciles à comprendre. Je pense que cela tient du fait que Josef Ladik fait apparaître des personnages qui ont été façonnés dans son précédent ouvrage, Les engagés. Il s'agit des agents secrets qui vont intervenir pour tenter de sauver la situation. Il explique quand même qui ils sont, comment ils sont formés, dans quelles circonstances ont fait appel à eux mais j'avoue que par moment je décrochais.

Il n'empêche que Jéricho est un thriller qui tient ses promesses et la route : il y a beaucoup d'interrogations que l'on se pose, il y a de l'action, des morts, on s'imagine parfaitement les scènes de crimes et les descriptions de ceux-ci sont très bien rapportés.

De plus, Josef Ladik inclut le journal intime d'Alexandre Corréard, l'un des 15 survivants de la frégate La Méduse, qui s'était échouée en 1816. Cela donne encore plus au récit un côté réaliste.

En bref, l'auteur met tout en oeuvre pour nous scotcher à son livre et avec moi cela a fonctionné.

C'est un auteur que je ne connaissais pas mais je compte bien découvrir ses ouvrages précédents, Le maître des noms et Les engagés qui m'ont l'air terriblement intéressants. Ma LAL va encore souffrir !

Je remercie énormément Suzanne de Chez-les-filles et les Editions First pour l'envoi et surtout la découverte de cet ouvrage.

mercredi 9 juin 2010

Pars vite et reviens tard

Auteur : Fred Vargas
Editions : Viviane Hamy (2001)
Nbre de pages : 346

Quatrième de couverture :
On l'a peint soigneusement sur les treize portes d'un immeuble, dans le 18ème arrondissement de Paris : un grand 4 noir, inversé, à la base élargie. En dessous, trois lettre : CLT. Le commissaire Adamsberg les photographie, et hésite : simple graffiti ou menace ?
A l'autre bout de la ville, Joss, l'ancien marin breton devenu Crieur de nouvelles est perplexe. Depuis trois semaines, une main glisse à la nuit d'incompréhensibles missives dans sa boîte à messages. Un amuseur ? Un cinglé ? Son ancêtre murmure à son oreille : "Fais gaffe à toi, Joss. Il n'y a pas que du beau dans la tête de l'homme."

Mon avis :

Pars vite et reviens tard est le 3ème ouvrage de Fred Vargas que je lis, et ce grâce notamment à Pimprenelle qui, avec l'auteur du mois à découvrir, a décidé de changer de registre pour le mois de juin en nous faisant découvrir cet auteur et ses enquêtes policières.

Autant dire dès le départ que je ne savais pas ce qui allait m'attendre puisque j'avais été déçue par L'homme aux cercles bleus (je trouvais qu'il manquait vraiment d'action dans l'ouvrage) et par contre très enthousiaste avec Sous les vents de Neptune.

Comme quoi, il ne faut jamais juger un auteur sur un seul de ses livres !

Avec Pars vite et reviens tard, j'ai retrouvé notre cher commissaire Adamsberg qui reste égal à lui-même : toujours calme, réfléchi, attiré par tout ce qui n'est pas logique. Parce que forcément, quand quelque chose n'est pas logique, c'est qu'il y a anguille sous roche.

Même si j'ai relativement bien accroché à l'ouvrage et si je l'ai lu assez rapidement, je ne peux pas dire non plus qu'il m'a totalement plu.

Je me suis demandée qui pouvait faire ces "4" et pourquoi; j'ai cherché, j'ai "écouté" Adamsberg dans les réflexions qu'il pouvait donner à Danglard et j'étais tout à fait d'accord avec lui. L'enquête piétine, puis reprend par un grand coup de chance et c'est ce qui m'a un peu gênée.

On connaît bien avant la fin le pourquoi, le comment même si un dernier responsable reste à trouver et ça m'a gâchée ma lecture. J'aurais aimé que tout me soit dévoilé vraiment aux dernières pages.

D'ailleurs, on reste aussi sur notre faim puisque tout n'est pas véritablement résolu lorsque l'ouvrage se termine (ou du moins tout le monde n'est pas sous les verrous).

Ca me donne une impression de livre non terminé. Comme si l'histoire allait se poursuivre dans un autre tome. Pourtant, on sait clairement tout ce qui s'est passé et qui sont les protagonistes dans l'histoire mais je ressens encore un énorme vide quant à la fin !

Malgré tout, Adamsberg est toujours aussi efficace même si ses méthodes ne font pas l'unanimité dans sa Brigade; Danglard reste tel qu'il est (surtout avec l'alcool) et ce fût un plaisir de les retrouver.

Je poursuivrai ma découverte de Fred Vargas avec notamment Debout les morts et Sans feu ni lieu.

mardi 8 juin 2010

Taxi pour un ange

Auteur : Tony Cossu
Editions : Plon (2009)
Nbre de pages : 254

Quatrième de couverture :
As du braquage, Nando et ses frères d'armes sont connus dans toute l'Amérique du Sud. Mais Nando veut raccrocher et décide de partir pour l'Europe.
Le jour de son ultime hold-up, le hasard (ou le destin) met une adorable petite fille sur sa route. Dolorès a un regard irrésistible, elle déborde d'amour... et elle est orpheline. Comment Nando pourrait-il abandonner l'enfant, désormais livrée à elle-même ? Et que faire d'une fillette quand on est un gangster en fuite ? La vie, parfois, plus que les hommes, vous met au pied du mur.

Mon avis :

Voilà un livre qui se lit tout seul et en quelques heures. Malgré des petits bémols dus notamment au style de l'auteur, j'ai été incapable de le lâcher.

Le début n'est pas vraiment exceptionnel mais heureusement la rencontre entre Dolorès et Nando se fait au bout d'une trentaine de pages et nous permet de rentrer très vite dans le vif du sujet. Je n'ai vraiment accroché qu'à partir de ce moment là.

Tony Cossu nous fait une petite introduction sur la vie de ces deux personnages et si j'ai été touchée par celle de Dolorès, je l'ai été beaucoup moins par celle de Nando.

La construction de l'ouvrage m'a laissée un peu perplexe. Si j'ai aimé les parties consacrées à cette fameuse rencontre, je l'ai été beaucoup moins lorsque l'auteur se mettait à ressasser les anciens braquages organisés par Nando et ses frères d'armes et à nous exposer comment ils étaient organisés et les conséquences qui en résultaient.

Il faut savoir que Tony Cossu est actuellement incarcéré à la suite de nombreux braquages qu'il a effectués et qu'il était surnommé par l'ensemble de la police : "Tony l'Anguille".

Je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'il avait donné à son personnage principal toutes les "qualités" qu'on lui donnait à lui : impossible pour les flics de l'arrêter malgré les holds-up qui s'accumulent.

Du coup, les passages concernant les braquages et leurs organisations m'ont semblé trop longs et inintéressants. La lassitude commençait même à s'installer et le style de l'auteur n'arrangeait pas mes affaires.

Tony Cossu utilise un langage très courant, voire même grossier bon nombre de fois et là j'ai dû mal à l'accepter. Je ne suis pas gênée quand je lis certaines tournures et je pense que certains genres ne peuvent pas être écrits dans un beau langage soutenu mais mettre à toutes les sauces "putain de merdre", je trouve ça déplacé et ridicule.

On comprend dès le départ comment est ce Nando, pas besoin d'en rajouter par sa façon de parler.

C'est donc essentiellement ce style qui m'a heurtée car en dehors de ça, l'action est menée tambour battant. On suit les protagonistes avec intérêt tout du long. On espère que cela va bien se terminer et l'auteur arrive parfois à nous mener par le bout du nez.

La plus belle chose qui compose cet ouvrage sont les moments où Dolorès et Nando se regardent, se sourient, se parlent. C'est beau tout simplement !

Rien que pour ça, c'est un livre à lire même si du côté de l'écriture ce n'est pas exceptionnel.

Ce livre a été lu dans le cadre du Top Lecteur organisé par France Loisirs et je les remercie pour cet envoi.

lundi 7 juin 2010

Si c'est un homme

Auteur : Primo Levi
Editions : Pocket (1988)
Nbre de pages : 314
Quatrième de couverture :
"On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.
C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les mots aux vivants, elle n'est que futilité." - Angelo Rinaldi

Mon avis :

Voilà un ouvrage que je souhaitais lire depuis belle lurette mais jamais je me décidais à l'ouvrir. La peur de lire encore un ouvrage trop poignant où la mort, la haine vous mettent mal à l'aise. C'est "grâce" au challenge de Livraddict que j'ai décidé de franchir le cap et je n'ai qu'un mot à dire : Merci beaucoup Monsieur Primo Levi !

Oui merci pour cet ouvrage sobre de toute haine, de toute rancoeur et vengeance.
Pour comprendre pourquoi le livre traite de l'holocauste d'une façon toute exceptionnelle, il convient de lire l'appendice qui se trouve en fin d'ouvrage et dans lequel l'auteur explique que tel n'est pas son caractère d'être colérique, de chercher à se venger.

Si c'est homme a vu le jour parce que Primo Levi souhaitait laisser un témoignage sur ce que certains hommes avaient fait subir à d'autres. L'ensemble donne un opus poignant sans être pathétique. C'est du très beau dans l'horreur vécu.

Grâce à l'auteur, et pour la première fois depuis que je lis ce genre d'ouvrage, je n'ai ressenti aucune animosité ou cruauté envers les nazis. Je n'accepte toujours pas ce qui s'est passé dans ce Lager, comme dans tous les autres, mais je l'ai "vu" d'une façon très différente cette fois-ci.

Il nous fait "vivre" cette vie à Monowitz, un camp rattaché à Auschwitz qui pouvait contenir 12000 personnes, de 1943 à 1945, lors de la libération du camp par les russes.

L'ouvrage est ponctué d'anecdotes et de réflexions qui ne nous laissent pas indifférents. On y rencontre les relations de Primo Levi dans le Lager et ce qu'il en pense; il nous explique aussi les différentes façons de passer le moins de temps possible dehors à travailler pendant la période hivernale (notamment en parvenant à entrer au KB (abrévation de "Krankenbau" : infirmerie)...

Après sa lecture, comme tant d'autres d'ailleurs, on se demande comment ces hommes (ici point de femmes et d'enfants) ont pu poursuivre leur vie après ces horreurs.

En bref, c'est un témoignage troublant mais qui nous permet de le lire sans trop d'appréhension et d'avancer sans trop de mal dans sa lecture.

Quelques extraits piochés au passage pour vous rencontre compte tant de l'écriture que de la façon dont Primo Levi nous raconte ce terrible moment de sa vie :
C'est justement parce que le Lager est une monstrueuse machine à fabriquer des bêtes, que nous ne devons pas devenir des bêtes; puisque même ici il est possible de survivre, nous devons vouloir survivre, pour raconter, pour témoigner; et pour vivre, il est important de sauver au moins l'ossature, la charpente, la forme de la civilisation. Nous sommes des esclaves, certes, privés de tout droit, en butte à toutes les humiliations, voués à une mort presque certaine, mais il nous reste encore une ressource et nous devons la défendre avec acharnement parce que c'est la dernière : refuser notre consentement(...) (p. 57)
La vie au K.B. est une vie de limbes. Les désagréments matériels y sont relativement limités, mis à part la faim et les souffrances dues à la maladie. Il ne fait pas froid, on ne travaille pas, et à moins de commettre quelque grave manquement, on n'est pas battu. (p. 72)
La vie au K.B., ce n'est rien de tout cela. Ce ne sont ni les moments cruciaux de la sélection, ni les épisodes grotesques du contrôle de la diarrhée et du dépistage des poux, ni même les maladies.
Le K.B., c'est le Lager moins l'épuisement physique(...) (p. 80)

3 / 5

samedi 5 juin 2010

Morsure

Auteur : Kelley Armstrong
Editions : Bragelonne (2007)
Nbre de pages : 431

Quatrième de couverture :
Elena se coule hors de son lit, prenant bien soin de ne pas réveiller son compagnon. Il ne supporte pas qu'elle disparaisse comme ça au beau milieu de la nuit. Quelle femme normale pourrait avoir tant besoin de retrouver la solitude des rues sombres et mal famées de la ville ? L'énergie contenue déchire ses muscles - elle ne peut plus attendre. Elle se glisse dans une ruelle, ôte ses vêtements et se prépare à la Mutation... Elena fait tout ce qu'elle peut pour être normale. Elle hait sa force, sa sauvagerie, sa faim, son désir, ses instincts de chasseuse et de tueuse. En tout cas, c'est ce qu'elle voudrait croire. Et voilà que la Meute a besoin d'elle. Cette Meute qu'elle chérit et déteste tout à la fois est la cible d'une bande de déviants sans pitié. Ils mettent l'existence de la Meute en danger, enfreignant les lois du clan. La loyauté du sang ne se discute pas. Et au cours de son combat, Elena découvrira sa vraie nature.

Mon avis :

Morsure fait partie du genre bit-lit que je n'avais pas lu jusque là. Lorsque Lisalor a proposé cet ouvrage en lecture commune sur le forum Livraddict, je me suis dit que ce serait l'occasion ou jamais de m'y mettre. La couverture me plaisait et le résumé ne me rebutait pas. C'était un signe, non ?

Après lecture, voilà ce que je peux vous en dire :

* J'ai eu du mal, voire même beaucoup de mal, avec le début et jusqu'à à peu près 170 pages. Je n'arrivais pas à adhérer à ce qui était raconté. Je me suis dit que je devais être soit trop adulte pour me laisser prendre par ce genre là, soit trop pragmatique.
De plus, les coupures incessantes pour expliquer le passé des uns et des autres coupaient le rythme dans l'action de départ. J'étais frustrée et je ne pensais vraiment pas aller jusqu'à la fin. Et puis, j'ai persévéré et finalement je ne le regrette pas.

* Arrivée au milieu de l'ouvrage environ, l'action devient très présente; on suit Elena et la Meute dans leur enquête et ça devient intéressant. Il y a bien sûr du sang versé, des meurtres... mais ce n'est pas rebutant. Rien à voir avec un gros thriller bien stressant. Ici, l'auteur sait mettre les bons mots, la bonne action pour que son lecteur découvre tant le décor planté que les pensées ou les agissements de tous les personnages. Pour ce faire, elle n'oublie pas d'utiliser les termes canins (même lorsque Elena et les autres membres du clan sont humains).

* Il y a bien sûr une histoire d'amour qui par moment, je vous l'avoue, m'a un peu saoûlée dans le sens où c'est du genre "je t'aime moi non plus". C'est pénible à la longue surtout que fatalement on sait comment cela va se finir... Mais bon, je me doutais bien que dans ce genre de littérature il y aurait ces moments là et il faut être honnête l'auteur ne s'y attarde pas non plus et heureusement pour moi.

En somme, c'est une histoire intéressante qui a su m'accrocher passée la moitié de l'ouvrage, le tout étant d'y parvenir. Je suis consciente aussi d'être très pointilleuse sur mes lectures et la bit-lit n'est pas ce que j'apprécie le plus. Néanmoins, le style même simple sait rendre la lecture agréable et dépaysante. De plus, l'auteur en nous racontant la vie de la Meute, et les lois qui la régissent, rend l'ouvrage prenant.
Je pense que si Kelley Armstrong avait fait son livre dans un ordre chronologique et non par flashbacks pour nous expliquer ce qui était arrivé antérieurement à ses personnages, j'aurais eu plus de faciliter à entrer dans l'histoire dès le départ. Devoir attendre le milieu d'un livre pour accrocher ça fait un peu long.
Il n'empêche que malgré ces petits bémols, je lirai le tome 2, Capture, même si je ne suis pas pressée non plus, ayant trouvé que la fin me suffisait telle qu'elle était même si je sais que le problème de la Meute perdure...

Ce livre a été lu dans le cadre d'une lecture commune avec : Azariel, Bulle, Cecile, Deliregirl, Dup, Karline, Lisalor, Mycoton, Lolo et Mariiine.

vendredi 4 juin 2010

L'homme des deux tribus

Auteur : Arthur Upfield
Editions : 10/18 (2008)
Nbre de pages : 287

Quatrième de couverture :
Au su de l'Australie s'étend une immense plaine désertique, inhospitalière baptisée Nullarbor ("par d'arbre"). C'est dans ce décor hostile que Napoléon Bonaparte, inspecteur de la Police de Brisbane, par à la recherche de Myra Thomas, une june femme portée disparue depuis plusieurs semaines. Selon une légende aborigène, Ganda, un esprit malin, enlève les jeunes femmes pour les dévorer. Et nombreux sont ceux qui pensent que le vieux Ganba vient de commettre un nouveau forfait. Homme de terrain et d'endurance, Napoléon Bonaparte va emprunter toutes les pistes pour percer ce nouveau mystère.

Mon avis :

L'homme des deux tribus est le second ouvrage que je lis de cet auteur, et encore une fois je n'en suis pas déçue.

Si dans La mort du lac, Arthur Upfield nous faisait découvrir le bush australien, dans cet opus là, il nous embarque en plein désert, dans la plaine de Nullarbor.

Voilà où cela se situe en Australie et comment cela se présente :



La particularité de cette partie de l'Australie c'est qu'elle est plate, avec quasiment aucun arbre et qu'il n'y a quasiment pas de réserve d'eau à quelques exceptions près.

Autant dire que l'enquête que doit mener Bonaparte dans cette région très réculée ne sera pas des plus faciles.

L'intrigue en elle-même n'est pas exceptionnelle et l'écriture est globalement simple.

Malgré tout, l'auteur nous dépeint cette partie du monde avec des mots qui nous font complètement partir là-bas. J'ai "vu" cette immensité, j'ai eu chaud, j'ai trainé des pieds. Je me suis totalement embarquée avec Bonaparte dans cette histoire.

J'ai suivi notre inspecteur dans le Dead Heart ("le coeur mort") de l'Australie, là où ce "prétendu désert donne naissance à une profusion extraordinaire de fleurs, et où la terre est couverte de tapis vert vif des fourrés. Ces arbustes atteignent la taille d'une bouée, et ils meurent, ils ressemblent à une sphère de paille en filigrane. Le vent les arrache à la branche mère et les emporte." (p 87)

J'ai eu chaud, je me suis crue perdue au beau milieu de ce désert hostile. J'ai bien cru ne jamais en sortir.

Et pourtant, grâce à Bonaparte qui est un métisse exceptionnel, on ne baisse jamais les bras.

Arthur Upfield signe encore là un très bon ouvrage avec L'homme des deux tribus. Non seulement on voit son inspecteur sous un autre angle mais il poursuit à nous initier à cette Australie que peut connaisse finalement.
Nous sommes dans le nullarbor. Ce n'est pas une région d'Australie. C'est l'Australie elle-même, la véritable Australie que connaissent les aborigènes, les trimardeurs endurcis, les bouviers et les pauvres abandonnés comme nous. Pour ceux qui arrivent en voiture sur les routes, pour les hommes politiques qui ne s'enfoncent à l'intérieur des terres qu'à la fraîcheur hivernale, l'Australie se déguise. Vous et moi, nous la voyons sans masque, nous la voyons telle qu'elle est réellement. (p 235)
Tout ça m'a donné encore plus l'envie de poursuivre avec les autres ouvrages d'Arthur Upfield pour continuer sans cesse à apprendre à connaître ce pays si particulier et que je connais si peu.

jeudi 3 juin 2010

Loup

Auteur : Nicolas Vanier
Editions : France Loisirs (2009)
Nbre de pages : 477

Présentation de l'éditeur :
Avec ce roman d’aventures mené tambour battant, Nicolas Vanier nous transporte au milieu de territoires sublimes et inconnus.Attendri par le spectacle d’une louve jouant avec ses louveteaux, Serguei sait qu’il transgresse les lois millénaires de son peuple nomade. Il a en face de lui des loups, les égorgeurs de rennes, les ennemis héréditaires. Il est tenu par son rôle de futur chef de clan de les abattre tous, sans état d’âme. Mais, dans l’insouciance de ses dix-sept ans, Serguei se dit qu’il aura tout le temps de le faire plus tard. Pas un instant, il ne pense que sa vie est en train de basculer. Le jeune Évène vient d’entrer dans le cercle des loups. À cause de cette trahison, Serguei est renié par son père et banni de son clan. Il doit désormais survivre seul dans le désert glacé de la Sibérie. Mais quand des hommes sans scrupules, venus de cet Ouest tout-puissant, débarquent et menacent la survie des siens, le jeune homme n’a plus qu’une idée en tête : sauver coûte que coûte sa tribu et la femme qu’il aime. Seul contre les pirates des temps modernes, Serguei réussira-t-il à empêcher la disparition de son peuple ?

Mon avis :

Loup est le deuxième ouvrage de Nicolas Vanier que je lis et je me suis délectée de cette lecture. L'auteur nous emmène au fin fond de la Sibérie, au pays des Evènes, et nous fait vivre au même rythme qu'eux.

On découvre leur façon de vivre et les rapports qu'ils entretiennent avec les différentes espèces d'animaux et notamment les loups, prédateurs tant redoutés n'épargnant aucunement la harde de rennes que ces hommes possèdent.

Sur pas mal de points, Loup m'a rappelé l'ouvrage de Jiang Rong : Le totem du loup.

La relation qui se noue entre la meute et Serguei et leur attachement final est quasi identique à celui vécu par Chen Zhen dans la steppe Olon Bulag avec le louveteau qu'il recueille.

Mais il n'y a pas que ça dans le livre de Nicolas Vanier.

Il s'efforce aussi de nous montrer comment il est difficile de vivre dans ces endroits reculées où la Nature est Reine, où la mort est omniprésente si vous ne vous calquez pas aux obligations de vivre en harmonie avec ce qui vous entoure.

L'auteur montre du doigt les dangers qu'entraînent une déforestation sur la faune et la flore mais aussi sur l'Homme.

Cet ouvrage c'est une histoire sur un homme prêt à se battre pour sauver son pays, la Nature qui l'entoure et tout ce qui la compose. C'est un livre à lire absolument !

Ce livre a été lu dans le cadre d'une lecture commune avec Nanet et Galleane.

mardi 1 juin 2010

Trop trop contente !!!

Il y a un mois de cela, j'avais postulé pour faire partie du Top Lecteur de France Loisirs.

La réponse vient de tomber à l'instant et autant vous dire que j'ai été plus que surprise par cette réponse : ma candidature a été retenue !

Je suis trop trop contente !!

Franchement, je ne m'y attendais pas du tout.

Un manuscrit m'a donc été transmis et je dois leur retourner ma fiche de lecture avant le 13 juillet prochain.

Après le Prix des Lecteurs du Livre de Poche en 2009, c'est une nouvelle expérience qui m'attend aujourd'hui.

Vous verrez donc prochainement des ouvrages que je mettrai en avant puisqu'il s'agira d'avant-première.

Récapitulatif de mes lectures de mai 2010

L'heure est au bilan des lectures qui m'ont suivies tout au long de ce mois de mai qui ne fût pas si joli, joli tenant la météo médiocre que nous avons eue !

Malgré ce, j'ai eu quelques très belles découvertes tant dans le milieu policier, avec Noirs tatouages de Val McDermid, que dans le genre fantasy avec notamment la lecture commune organisée sur Livraddict pour le tome 2 des Bannis et des proscrits de James Clemens. Ce fût un vrai régal et il me tarde que l'on mette en place la lecture commune du tome 3.

Mais voyons donc le récapitulatif de mes lectures :

- Noirs tatouages de Val McDermid
- La peur de Gabriel Chevallier
- Le souffle des marquises de Muriel Bloch & Marie-Pierre Farkas
- Monsieur Maléfice de Truman Capote
- Les foudres de la sor'cière de James Clemens
- Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer
- Au coeur des glaces de Robert Masello

Certes ce mois là semble moins fructueux que les précédents mais c'est sans compter sur les lectures communes à venir pour début juin et dont les lectures se sont faites en mai. Sous peu, vous aurez mes avis dessus mais il va falloir patienter un peu. Il faut dire aussi que ce joli mois de mai a eu son lot de longs week-ends où nous sommes partis ou avons reçu du monde. Du coup, pas de temps de lecture possible. Il n'empêche que dans le petit lot de lectures, j'ai eu mon coup de coeur. Et vous le savez sans doute déjà, je mets en tête de ces ouvrages le tome 2 des bannis et des proscrits : Les foudres de la sor'cière !

J'ai adoré me plonger dans le monde fantastique que James Clemens nous a concocté et l'histoire d'Elena devient de plus en plus intéressante.

En gros, si vous ne vous êtes pas encore penché sur cette saga, n'hésitez plus et foncez la lire !

Code Phénix

Auteur : John Connor
Editions : JC Lattès (2010)
Nbre de pages : 355

Présentation de l'éditeur :
Par une froide matinée de printemps dans les massifs reculés du Yorkshire, l'inspecteur Phil Leech et Fiona Mitchell, une indic, sont retrouvés morts, tués par balle. C'est l'inspecteur Karen Sharpe qui aurait dû accompagner Leech au rendez-vous avec Mitchell, ce soir là, hantée par un souvenir douloureux, elle noyait sa peine dans l'alcool.
Si la police pense tout d'abord qu'un trafic de drogue est à l'origine des meurtres, l'inspecteur Sharpe comprend très vite qu'elle a un lien direct avec l'affaire. Quel est donc ce passé mystérieux qui la poursuit ? Qui cherche à faire ressurgir la vérité ? Entêtée, maligne, un peu fracassée, Karen Sharpe mène l'enquête et n'est pas au bout de ses surprises...

Mon avis :

C'est grâce à la nouvelle opération Masse Critique organisée par Babelio en partenariat avec les Editions JC Lattès que j'ai pu découvrir cet ouvrage.

Mon choix s'était porté sur ce livre parce que, d'une part, la quatrième de couverture m'avait attirée comme un aimant, et d'autre part, j'aime beaucoup faire connaissance avec de nouveaux auteurs. De plus, le personnage central est une femme et j'avais envie d'une héroïne hors norme.

Pour sûr, je n'ai pas été déçue par Karen Sharpe qui est une femme qui en veut, qui se sert de tout et de tout le monde pour parvenir à ses fins et on en redemande.

Si le début est très prometteur puisque les deux meurtres interviennent dès les premiers chapitres, j'ai été un peu déstabilisée par le nombre impressionnant de personnages qui entrent en scène dans cette histoire.

J'avoue m'être un peu embrouillée pour re-situer les uns et les autres mais à part ce petit bémol ma lecture a été plus que rapide.

On suit Karen dans son enquête (qu'elle mène parallèlement à celle diligentée par son supérieur, le Commissaire Munro) avec intérêt et curiosité même. On se demande, au fur et à mesure que les pages se tournent, qui elle est vraiment et quels sont les liens entre chaque membre qui compose les "méchants".

Il n'y a pas forcément d'inattendus puisque globalement je prévoyais d'avance ce qui allait arriver et ce qu'il en était de tous ces personnages mais malgré tout j'ai été embarquée dans cette vie tourmentée voire même torturée que celle menée par cette enquêtrice très particulière.

Les derniers chapitres sont à couper le souffle. Ca fuse dans tous les coins. On est vraiment en plein dans l'action, on la vit en même temps que les personnages et j'ai adoré !

Du coup, même si ce n'est pas le policier du siècle, je ne peux que vous inciter à le lire.

Cet ouvrage est le premier roman de l'auteur et c'est aussi le premier tome des enquêtes de Karen Sharpe. Autant vous dire de suite que vu comment cela se termine ici, je suis très curieuse de connaître la suite !

Je remercie grandement Babelio et les Editions JC Lattès pour cet envoi et cette découverte qui, au final, va faire agrandir ma PAL vu que j'ai bien l'intention de continuer à lire les enquêtes de Karen Sharpe.

D'autres avis : Fleurdusoleil, Claudialucia, Livrespourvous, Bambi Slaughter