lundi 3 juillet 2023

L'empire s'effondre (T2) : Toucher la peau du ciel

 


Auteur : Sébastien Coville

Editions : Anne Carrière (2022)

Nbre de pages : 493


Présentation de l'éditeur :

Le Triumvirat est le pouvoir nouvellement investi dans la capitale, mais la rébellion s’organise dans les provinces. Et partout, on s’interroge : jusqu’où ira la guerre ? Tandis que la pègre étend son emprise et que la Foi se révèle, le destin des femmes et des hommes de Seth est plus incertain que jamais. Rien n’échappe aux engrenages implacables du cercle-monde. Telle est la tragédie d’un État à l’agonie.
L’Empire s’effondre... Il est désormais en ruine. Quel monstre s’apprête à sortir de ses entrailles fumantes ? En ces temps de clair-obscur, les frontières s’effacent ; la raison et la justice, la victoire et la défaite, tout perd son sens. Rien n’est joué, les combats continuent. Et au milieu de ce chaos, tous veulent toucher la peau du ciel.


Mon avis :

J'avais lu en 2021 le premier tome de cette trilogie qui m'avait beaucoup plu. J'ai d'ailleurs relu ce tome avant de me plonger dans le tome 2 en début d'année.

J'ai retrouvé avec plaisir les personnages et notamment Alfred de Pergoal qui a vécu des moments bien compliqué dans le premier volet.

C'est l'un des personnages clés et il évolue encore ici, même si je m'attendais à ce que ce soit plus prononcé.

J'ai été estomaqué de constater que celui qui prend un grand tournant est celui qui est à la tête de cet Empire, Arsène de Virolles. Je me demande ce qu'il va devenir dans le tome 3. Le changement va-t-il se poursuivre ? Est-il encore plus rusé que ce que l'on aurait pu le croire ?

J'avoue que cette lecture a été encore une excellente découverte même si ce tome 2 reste un peu lent.

Mais attention, il n'a pas la malédiction des tomes de transition où il ne se passe pas grand'chose parce que l'auteur met ses pions en place pour le final.

Même si, effectivement, Sébastien Coville place les uns et les autres pour terminer sa trilogie, il n'en demeure pas moins que l'action est présente et franchement vous passeriez encore à côté d'une excellente série si vous ne vous laissiez pas tenter par celle-ci.

Tout est parfait, encore une fois : le rythme, l'évolution des personnages, l'écriture fluide et très agréable.

J'ai acheté le tome 3, Nulle âme ne désespère en vain, pour connaître le fin mot de toute cette intrigue et j'ai hâte de voir ce que Sébastien Coville nous réserve.

samedi 1 juillet 2023

Du roi je serai l'assassin

 




Auteur : Jean-Laurent Del Socorro
Editions : ActuSF (2021)
Nbre de pages : 350





Présentation de l'éditeur :

Espagne, Andalousie, XVI e siècle. La Reconquista est terminée. Charles Quint règne sur une Espagne réunifiée et catholique. Sinan est un enfant qui vit avec sa soeur jumelle, Rufaida à Grenade. Musulmans convertis par nécessité à la religion catholique, sa famille les envoi à Montpellier pour échapper à une Inquisition toujours plus féroce. Là bas ils tomberont dans une France embrasée par les guerres de religion... Mélangeant récit historique et fantasy, Jean-Laurent Del Socorro nous offre une nouvelle fois un grand roman, dans le sillage de Royaume de Vent et de colères avec l'un de ses personnages dans le rôle clef.


Mon avis :

Après la lecture de la novella Noir est le sceau de l'enfer, je n'ai pas traîné à enchaîner avec un roman de Jean-Laurent Del Socorro. Et j'ai cruellement bien fait.

J'ai adoré ma découverte d'un univers fantasy hyper agréable avec une écriture si fluide et facile à lire.

L'auteur va mélanger Histoire et fantasy et c'était génial. J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt l'histoire qui est raconté par Sinan.

On suit son histoire dans l'Andalousie du 16eme siècle au moment où Charles Quint règne sur l'Espagne et souhaite que le catholicisme soit la religion principale...

Ne connaissant pas du tout l'Histoire espagnole, j'ai été conquise par ce que j'ai découvert, me donnant envie aussi de creuser davantage ce chapitre historique qui m'a marquée, touchée.

Les mulsumans de l'époque n'avait pas le choix : soit ils se convertissaient soit ils devaient s'exiler...

Sinan va évoluer tout au long de ce court roman que j'aurais aimé plus long tant le personnage avait de choses à vivre et de problèmes à résoudre.

Plongée dans ce roman chaque jour, j'avoue que je me suis fait violence pour ne pas le finir trop rapidement. Je voulais rester aux côtés de Sinan, fasciné par ce personnage qui se construit petit à petit.

On le suit de l'enfance jusqu'à l'âge adulte. On le voit progresser, choisir des voies qui lui sont plus dictées que volontaires mais qui vont forger cet homme d'une manière tellement touchante.

Le roman est scindé en plusieurs parties et la dernière a été, à mon goût, trop rapide. On nous vole des années en faisant un bon avant dans le temps et j'ai trouvé cela dommage. Mais cette déception vient juste du fait que j'étais tellement bien avec Sinan.

Jean-Laurent Del Socorro signe là un excellent roman que tout féru d'Histoire devrait lire. Etmême s'il y a un côté fantasy, cela ne gâche en rien le plaisir de lecture, bien au contraire.

jeudi 22 juin 2023

Cruels sont les rivages

 




Auteur : Eric Le Nabour
Editions : Presses de la Cité (2022)
Collection : Terres de France
Nbre de pages : 384



Présentation de l'éditeur :

Voilà trois ans que Laura Delgado a démissionné de la police parisienne après que son mari, Romain, également policier, a été tué en mission. Préoccupée par l'avenir de ses filles, Angèle et Victoire, elle s'est réfugiée en Bretagne où vit son père, ancien docker. Alors qu'elle pensait avoir retrouvé une certaine stabilité, Laura découvre un message suspect sur l'ordinateur de Victoire donnant rendez-vous à sa fille sur une plage de Quiberon. Affolée, elle s'y précipite. Elle y apprendra que les rivages, eux aussi, peuvent être cruels.
Pour en finir avec un lourd passé, Laura, redevenue, au grand dam de ses ex-collègues, le " lieutenant Delgado ", devra mettre sa vie et celle de sa famille en danger. Et tenter de résoudre ce mystère : qui était vraiment Romain ?

Un roman à suspense, une plongée en eaux troubles doublée d'un beau portrait de femme, courageuse et attachante.




Mon avis :

Après le meurtre de son mari lors d'une mission, Laura démissionne de la police et quitte Paris pour se réfugier en Bretagne avec ses 2 filles. Elle pensait vivre une existence apaisée et simple mais le passé va la rattraper et surtout découvrir que son mari n'était peut-être pas celui qu'elle pensait...

Je connaissais Éric Le Nabour pour avoir lu et adoré Les promesses de l'innocence.

Avec Cruels sont les rivages, j'ai plongé dans un polar qui ne révolutionnera pas le genre mais qui a suffisamment d'attraits pour garder son lecteur aux côtés de Laura.

Laura, forte et blessée à la fois. Laura, mère et flic malgré tout. Laura qui cherchera ses réponses quelques en soit les conséquences.

J'ai beaucoup aimé ce personnage que j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt parce qu'elle est touchante par son histoire.

L'écriture est simple et très agréable. On passe un très bon moment et si vous ne connaissez pas cet auteur, je vous le recommande chaudement.

mardi 1 mars 2022

La faussaire

 



Autrice : Patricia Delahaie
Editions : Belfond (2022)
Nbre de pages : 365


Présentation de l'éditeur :

Elle était sa vie, son amour, sa Marylin. Il a exaucé tous ses vœux. Même le pire.

Avec ce premier roman enlevé et tragique inspiré d’une histoire vraie, Patricia Delahaie explore la « banlieue » du crime, ces zones d’ombre et de lumière qui conduisent un homme plutôt meilleur que les autres à revêtir, petit à petit, un costume d’assassin taillé à sa mesure.

La cinquantaine, père et mari aimant, Paul Ménard est un médecin dévoué, rassurant, autour de qui gravitent les habitants d’une bourgade beauceronne. Jusqu’à ce jour de printemps 1997 où son regard croise celui d’une femme éblouissante. Camille.

Peu après, la belle se rend au cabinet médical. Les visites se répètent, Paul succombe. Dîner aux chandelles, timbales de saumon. Camille sait vivre, Camille sait aimer.

Mais Camille est mariée. Un militaire toujours en mission. Un homme dur, indifférent, souvent violent. Paul veut la sauver. Il n’en dort plus, divorce, délaisse ses patients, enrage de sa lâcheté.

13 juillet 1998. La France est championne du monde. Et le docteur Paul Ménard prend une décision irréversible…


Mon avis :

Voilà un premier roman qu'il m'a bien plu de découvrir.

Un homme respectable qui tombe sous le charme puis l'influence d'une jeune femme, c'était intéressant comme thématique.

Et l'autrice a su très habilement jouer avec ses personnages.

On voit le jeu de Camille se dessiner progressivement; on voit Paul être pris dans un piège démoniaque. La véritable descente aux enfers.

Tout est bien mené; on ne s'ennuie pas et en même temps je trouvais que Paul était bien naïf, trop crédule. Il vit sa passion les yeux fermés. Il ne voit pas ce qui se profile. On est bien là dans la manipulation d'un être prêt à tout pour vivre son histoire d'Amour intensément.

Du coup, je suis sortie de cette lecture satisfaite de ce que j'avais découvert mais sans dire que l'ensemble soit vraiment excellent. Il y a des moments où je voyais ce qui se tramait.

Je ne pense pas que le but de l'autrice était de garder un suspense de fou jusqu'au bout mais plutôt de se rendre compte à quel point nous sommes vulnérables et ce que nous serions capables de faire par amour, par passion.

En cela, le roman est très bien orchestré et les personnages sont parfaitement dépeints.

En bref, c'est un roman noir qui se lit avec plaisir. On suit les personnages en s'interrogeant sur eux constamment et on est poussé à en vouloir toujours plus pour savoir.

C'est un bon page-turner à recommander.

samedi 12 février 2022

Ni vu ni connu

 




Auteur : Jeffrey Archer
Editions : Les Escales (2022)
Nbre de pages : 301 (format papier)


Présentation de l'éditeur :

William Warwick a été promu et intègre la brigade des stupéfiants. Ses membres ont pour objectif prioritaire d'appréhender Assem Rashidi, le fameux baron de la drogue du sud de Londres, connu sous le nom de La Vipère.
Alors que l'enquête progresse, William va devoir faire face à des adversaires redoutables tout droit revenus de son passé. Son ennemi juré, Miles Faulkner, est toujours libre, mais une erreur de jugement de sa part pourrait bien le voir partir en prison. William et sa fiancée Beth s'occupent des préparatifs de leur mariage sans se douter qu'une mauvaise surprise les attend à l'autel.
William devra ruser pour traduire en justice Miles Faulkner et Assem Rashidi en élaborant un stratagème qu'aucun des deux hommes ne pourra prévoir, un piège caché à la vue de tous ...


Mon avis :

J'ai lu, l'année dernière, A pile ou face du même auteur et je m'étais régalée. Jeffrey Archer est un romancier que j'aime beaucoup tant par sa plume que par les personnages qu'il nous présente.

Dans cette série, Ni vu ni connu est le 2ème volet et j'avoue que je n'ai pas ressenti de manque de ne pas avoir lu précédemment Qui ne tente rien.

J'ai découvert William Warwick qui a été promu, a rejoint la brigade des stupéfiants et sur le point de se marier. Il va devoir résoudre une grosse affaire de drogue.

Le schéma est assez classique mais sous la plume de Jeffrey Archer tout devient tellement intéressant et prenant, dans le style d'une bonne série télévisée, que l'on ne voit pas le temps passer.

William et ses collègues vont avoir du mal à trouver des indices pour arriver à leur fin; les gros bonnets ne se laissent pas faire; ils trouvent toujours un moyen de s'en sortir.

J'ai autant aimé le côté policier avec l'enquête que le procès auquel nous assisterons.

C'est le jeu du chat et de la souris et j'espère que les Editions Les Escales continueront à publier cette saga. Les 3ème et 4ème volets, Turn a blind eye et Over my dead body ont été publiés en VO en 2021. Croisons les doigts parce que la fin de cet opus donne tellement envie d'avoir la suite rapidement.

Même si certains éléments sont réglés ici, ce n'est pas le cas de tout et je suis désespérée de me dire que je vais devoir attendre pour avoir la suite (à moins de la lire en anglais...).

En bref, cette lecture a été prenante, pleine de détente et d'intérêt. J'y ai trouvé tout ce que dont j'avais besoin à ce moment là. Jeffrey Archer est un excellent auteur que je ne me lasse pas de découvrir.

  





samedi 5 février 2022

Bain de minuit à Buckingham

 




Autrice : S.J. Bennett
Editions : Presses de la Cité (2022)
Nbre de pages : 420 (format papier)




Présentation de l'éditeur :
L'année 2016, marquée par le référendum sur le Brexit, s'annonce difficile pour Elizabeth II : l'un de ses tableaux préférés, mystérieusement disparu de sa collection privée des années plus tôt, réapparaît dans une exposition. La reine confie à Rozie, sa secrétaire particulière adjointe, la mission de le récupérer, de préférence avec des explications. Pour couronner le tout, l'ambiance au palais de Buckingham est gangrenée par une vague de lettre anonymes.
Lorsque l'une de ses femmes de chambre est retrouvée morte, exsangue, au bord de la piscine, c'en est trop pour la souveraine, qui décide d'intervenir. Tremblez corbeaux, meurtriers, voleurs et autres pourfendeurs de la royauté : Sa Majesté mène l'enquête !


Mon avis :

J'ai découvert avec plaisir et beaucoup d'envie ce second opus de la saga Sa majesté mène l'enquête.

Ici, nous allons avoir affaire à un vol de tableau datant de 1986 mais également des lettres anonymes menaçantes sur quelques employés dont Rozie, la secrétaire particulière adjointe de la Reine Elisabeth II.

J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce deuxième volet même si j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs, comparé au premier tome.

Rozie et Sa Majesté sont toujours aussi efficaces et cachent bien leur jeu.

On voit aussi se dessiner le caractère de Rozie qui, malgré les menaces qu'elle reçoit, est bien décidée à aller au bout de son enquête.

Par contre, j'ai été plus intéressée par la recherche du tableau que par le responsable des lettres anonymes. On va découvrir une peintre du XVIème siècle, Artémisia Gentileschi, et sa vie, ses oeuvres, comment elle a pu être "acceptée" à l'époque. Tout cela m'a rendue bien curieuse et je lisais avec beaucoup d'intérêt tout ce qui la concernait.

D'ailleurs, en faisant des recherches et en voyant les tableaux qu'elle a pu peindre, c'est juste exceptionnellement beau et très impressionnant (en se plaçant bien sûr dans l'époque où elle vivait).

Forcément, les lettres anonymes passaient pour moi en second plan...

C'est un tome qui prend son temps mais qui permet d'apprendre l'époque caravagesque qui m'a bien plu et il n'y a aucun doute que je lirai le prochain opus sur sa majesté.

C'est une lecture vivante, prenante, bien orchestrée, sans prise de tête qui détend vraiment. On passe un bon moment et c'était exactement ce que je recherchais.




vendredi 28 janvier 2022

Revenir à Berlin

 


Auteur : Jonathan Lichtenstein
Editions : JC Lattès (Janvier 2022)
Nbre de pages : 336 (format papier)




Présentation de l'éditeur :

1939. Hans, le père de Jonathan Lichtenstein, arrive en Grande-Bretagne après avoir échappé à l’Allemagne nazie grâce au dernier convoi du Kindertransport. Presque tous les membres de sa famille étant morts durant l’Holocauste, il reste en Angleterre, où il tourne le dos à sa culture juive allemande. Toute sa vie, Jonathan peine à comprendre ce père taiseux, au comportement erratique.
À l’aube de ses quatre-vingts ans, Hans accepte d’affronter les démons de son passé. Le père et le fils entreprennent alors le voyage inverse jusqu’à Berlin et abordent les questions trop longtemps laissées en suspens.
Entre road trip, souvenirs d’enfance et secrets de famille, Revenir à Berlin offre une leçon de mémoire tout en explorant ces traumatismes qui se transmettent de génération en génération. Une oeuvre singulière, édifiante et poignante.


Mon avis :

Ce récit et non roman me tentait vu la thématique qui me tient toujours à coeur de lire pour ne pas oublier.

J'étais à la fois curieuse et anxieuse de lire un témoignage sur ces enfants ayant dus quitter famille et pays pour survivre seuls.

J'avoue que je suis restée très extérieure à ce qui m'était raconté. Il faut dire que les protagonistes n'ont pas de relation affective intense.

Hans Lichtenstein a vécu des moments horribles et s'est endurci pour survivre. On le ressent par la façon dont il élève ses enfants. C'est à travers la narration de Jonathan qu'on le découvre.

Je m'attendais à avoir un récit chronologique de ce que ce père avait enduré et je me suis honteusement trompée.

En fait, le livre part dans tous les sens côté temporel et je m'y suis perdue plusieurs fois.

Le moment qui m'a le plus touchée fut, bien sûr, celui où Hans revient à Berlin et fait le tour des quartiers qu'il connaissait et dont il gardait des souvenirs heureux. Excepté celui de la visite d'un camp, bien sûr. A ce moment, on retient sa respiration. On observe cet homme et son comportement. Et on serait sur le point de s'effondrer alors que lui reste d'un calme impressionnant. Il s'est forgé une carapace depuis tout ce temps...

J'ai bien compris que Jonathan cherchait à se rapprocher de ce père qui avait mis des limites dans son affection. Ce père dont il se faisait une fausse idée.

Le voir revenir dans son pays et sa ville a permis à Jonathan de se faire une autre idée de son père, de mieux le comprendre sans forcément accepter la façon dont il a réagi par la suite avec ses propres enfants. Une façon de se protéger. Une difficulté de s'extérioriser après l'horreur vécue.

Même si j'ai ressenti tout ce que Jonathan a vécu, a ressenti au long de son enfance qu'il nous détaille beaucoup et ce que cela a entraîné, je ne peux pas dire que ce livre m'aura touchée au plus profond. Je ne pense pas en garder un souvenir impérissable et cela me rend tellement triste vu l'histoire de Hans.